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Les chinoises
Récits de jùn mǎ 俊 马
Les histoires racontées sur cette page en Francais et en Anglais
(1) De l’amour entre un homme occidental et une femme chinoise
(2) Sylvie lín jìng, la Princesse de Shanghai
(3) Femme chinoise, l’urgence du mariage
(4) Le caractère des femmes chinoises
(5) A Sylvie Lin Jing tale, Violence against man
(6) A Sylvie Lin Jing tale, Why Chinese girls got mad with marriage ?
- (7) Les larmes Dèng Lìjūn (Teresa Teng)
(1) De l’amour entre un homme occidental et une femme chinoise
Juste un chahut.
Au hasard d’une rencontre, un doux sentiment.
Dans la mêlée, des frissons, des sueurs,
Le cœur battant.
Cette fois, Mademoiselle est chinoise.
De Fuzhou, dit-elle.
D’emblée, une question :
Pourquoi son cœur vaut-il mieux que tout l’or du monde ?
Serait-ce son âme ?
Plutôt, ses origines !
Elle porte une part de vérité du grand peuple de Chine.
Solidaire de son incroyable destin, elle rayonne.
Naturellement, elle domine l’arène.
Sa silhouette gracieuse se mouvant élégamment
D’un seul sourire, elle s’impose.
Soudain, un avertissement.
Dans les oreilles, à voix basse,
L’on me dit qu’une relation entre une chinoise et un occidental est de l’ordre de l’impossible.
A l’ordinaire, celle-là est concrète, pragmatique et peu rêveuse.
Jamais s’emballe-t-elle pour de faux plaisirs.
Rarement se tord-t-elle l’esprit en se gonflant d’un sentiment amoureux.
Chez elle tout est plutôt besoin et famille
Elle s’enquiert surtout d’une vie banale et confortable.
De son côté, l’occidental se laisse aller à un imaginaire romanesque.
Il navigue dans ses rêves.
Il croit toujours à sa grandeur passée, donne des leçons à un monde qui ne lui appartient plus.
L’on me dit encore, à la naissance d’un enfant, cette différence devient insurmontable.
La famille chinoise insuffle un air de privation de liberté.
L’homme est alors relégué à un rôle utilitaire, joue profil bas, entre mère et enfant.
Passe sa tête et puis s’en va !
Puissent ces alertes ne pas perturber ma relation naissante, me disais-je alors.
Mais le temps passant, la passion s’étoile.
Un brin d’éclair entre deux contraintes dont il faut parler.
Dès lors, je remarque que notre entente est fragile comme accidentée.
Bientôt laborieuse.
Quelques mots échangés en une journée.
Le fossé culturel m’apparaît plus crûment, plus nettement.
J’ai la curieuse impression qu’il s’élargît avec le temps, rendant illusoire toute communion d’esprit avec elle.
Elle raille mes états d’âme.
Elle boude toute tentative de dialogue.
Chacun campe sur ses positions.
La Chine, la France.
Deux cultures, deux combats.
L’on ne cherche plus à se comprendre.
Surgit l’ennui.
Un silence.
Le vide.
Finalement, nous plongeons dans l’inconnu.
L’histoire banale d’un couple qui se fend.
Une sortie sans gloire.
Un beau bazar pour rien !
De mon côté, je pense toujours à elle.
De son côté, je n’existe plus.
Tout cela est curieux pour moi qui suis tellement attaché à l’histoire passée.
Le cœur bientôt enlacé à un autre homme, elle s’en moque éperdument.
Ah, quel idiot, je fais !
François de la Chevalerie, décembre 2012
Sylvie lín jìng, la Princesse de Shanghai
François de la Chevalerie, décembre 2012
Voici quelque temps, dans la mêlée de la vie, un ami lâche une incidente :
- Pour connaître Shànghǎi, il te faudra déchiffrer le regard d’une femme. Derrière l’apparence, les jeux de rôle, le superflu, une beauté assurée, se cache dans les entrelacs de son âme, un brin de paradis, une ville aux lumières éternelles.
Il ajoute d’une voix émue :
- Nul autre qu’un homme amoureux n’en fera meilleur usage.
Fort du conseil, dès le lendemain, d’un pas résolu, je me lance à l’assaut de la perle de l’Orient, la parcours de long en large, m’en allant vers le Wai Tan, poussant jusqu’à l’Observatoire de Sheshan, au sommet de la colline de So Zé.
Courant, haletant.
Osant l’aventure dans les rues les plus sombres.
Brusquant des ombres.
Prolongeant ma route vers de beaux édifices, témoins d’un passé glorieux.
Sur le chemin, je frôle des femmes.
Grandes ou petites, replètes ou chétives. L’œil borgne ou le regard vif.
Toutes chinoises, supposées Shanghaiennes.
Du cru, d’un beau cru.
D’un geste, je les approche.
D’une voix chaleureuse, je quémande une minute de leur vie.
Ou un simple sourire.
Je les observe jusqu’à les dévorer du regard. Traquant le moindre trait, guettant chaque nuance, à la recherche de l’improbable onde.
Malheureusement, ce jour-là, les perles sont rares.
Pâle constat !
Comment cette femme au regard si fade peut-elle abriter la face cachée d’une ville ? Comment cette autre, désespérément amorphe, m’en dévoiler les secrets ?
L’âme de Shànghǎi m’échapperait-elle plus longtemps encore ?
La nuit tombant, je baisse les bras.
C’est alors que devant le Renmin Gōngyuán, je remarque une ombre glissant le long de l’étang aux lotus.
Une silhouette élégante et fine s’en allant rapidement. La voilà maintenant sur Nanjing Lu, s’élançant d’un pas volontaire, traversant le croisement d’un seul tenant.
Une marche presque militaire l’emmène vers le Ciro’s plaza.
Je la prends alors en filature, la double sur la gauche, bloque son passage.
Lutte étrange, mon corps s’oppose au sien.
La nuit est opaque. Des bruissements de voiture aux alentours. Quelques clameurs au loin.
Son visage est sobre, aux traits harmonieux. Une peau légèrement chahutée par une pigmentation désordonnée.
Elle lève lentement la tête, me foudroie du regard, jette une moue dans l’arène. Enfin, elle s’exclame :
- Vous n’avez rien compris ! L’âme d’une chinoise ne s’acquiert pas sur une fausse détermination.
Surpris, je la laisse passer. Elle file de nouveau, plus rapidement encore.
Je reprends ma course, à son niveau maintenant.
- Mademoiselle, pourriez-vous me parler de Shànghǎi ?
Elle s’emporte alors.
Une remontrance, un cri de colère. Une avalanche d’épithète censée chasser l’intrus.
Puis un silence.
Soudain, surgissent des larmes. Elles glissent sur ses joues, chahutent ses lèvres.
Dans un éclair, un sourire.
Emmené par un mot léger. Une étoile dans le ciel. Un vœu pour la vie. Une envie sincère d’aimer, d’être aimé.
Désormais sereine, elle raconte un quartier, une anecdote, l’Histoire de Shànghǎi.
Ci-git, sous des pierres, un homme illustre ayant construit plus d’une bâtisse comme, Victor Sassoon, qui construisit l’actuel Peace Hotel sur le Bund.
Là-bas, un aventurier au long cours, chercheur d’or.
Se dissimulant sous les arbres, l’amour fou et désespéré entre une française de bonne famille et un bandit de Chóngqìng.
Se brisant à jamais la vie d’un jeune français passionné d’écriture chinoise, le malheureux, écrasé au petit matin par un chauffard sur Nanjing Lu.
Malheureuse encore, cette toute jeune fille, née de l’amour éclair entre un homme noir et une chinoise, à la recherche de son père dans un bar glauque aux abords du temple de Jing’an.
Heureuses ces femmes devant l’élévation incessante de temples voués à la consommation.
Au loin, résonne la triade Xiăo dāo hui, la Société des Petites Épées.
Hurle son parrain, Du Yuesheng, surnommé Du les Grandes Oreilles, personnage ubuesque, meneur de trafics en tous genres.
Bruit aussi la grande Histoire.
Les vivats des membres fondateurs du Parti communiste chinois (Zhōngguó Gòngchǎndǎng) le 23 juillet 1921 dans la concession française (fǎzūjiè).
Misérables, les Hóng wèi bīng, grotesques gardes rouges, chantant la wénhuà dàgémìng, la révolution culturelle et ses millions de morts.
Heureux, mille fois heureux, les juifs réfugiés d’Autriche, de Pologne et de Russie, en 1940 dans le ghetto de Hóngkǒu !
Ils disent merci à la Chine éternelle de leur avoir sauvé la vie.
Ils s’agenouillent, prient; la main enroulée dans un Sefer Torah.
A l’ombre des souvenirs, le monde moderne.
Des gratte-ciels, toujours plus hauts, pullulant à Pudong, caressant le ciel.
Sur le toit de l’un, un homme.
Sur le toit de l’autre, une femme.
Au milieu, le vide.
Pourtant, un fil invisible les relie, telle une promesse.
Au fil des récits, je réalise ma chance.
L’âme de cette femme compose avec Shanghai, s’enlaçant, s’aimant.
Deux dans l’un.
L’un dans le regard de l’autre.
L’un s’émerveillant de l’autre.
C’est donc elle, ma muse !
Rassuré, je pars à sa conquête, demande son nom.
Court un silence.
Je renouvelle l’appel, l’entoure de mots amicaux.
Elle se redresse, regarde le ciel comme pour fuir mon regard, mumure enfin :
- Sylvie lín jìng
Une civilisation cinq fois millénaires à l’ombre d’une forêt dense où s’emmêle un zeste de France, telle une chanson.
Originaire de Fuzhou, depuis longtemps arrimée à Shanghai.
Un ancrage durable, indéracinable, « mieux qu’un homme dans mon sillage », dit-elle malicieusement.
Elle raconte alors sa vie de femme, cadencée et mouvementée. Vigoureusement femme moderne mais jamais insouciante.
Des rencontres, des poèmes, une promenade sur un vieux pont, un baiser à l’arraché et puis brusquement se meurt une passion trop lourde à porter.
Tel un retour en arrière pour revenir aux sources, celle d’une ville follement aimée.
Ils n’y pourront rien ces gaillards ! Ni leur adresse, ni leur ingéniosité ne sauront faire fléchir la belle.
Liu, le notable, plouc jour et nuit, roulant dans une berline argentée.
Paolo, le Romain, chantant un ton trop haut « ti amo » d’Umberto Tozzi, le buste en avant.
Un lǎowài originaire d’Atlanta calmant ses nerfs du bout de ses lèvres.
Bu Nong, l’éternel rêveur cosmique, faisant sonner les clochettes de lijiang.
Jeroen, l’Hollandais, grand de taille et bel homme, pêchant la rascasse à Middleburg.
Soudain, une inquiétude chevauche son regard.
Le souvenir d’une querelle, d’une contrariété, juste d’une moue.
Avec l’un, avec l’autre, elle ne sait plus.
Sur les bords du Huángpǔ Jiāng, une après midi pluvieuse du mois de février.
Longeant Shanxi Lu, un chahut, une sinistre affaire d’argent.
Au pavillon mexicain de l’exposition universelle, une fatigue suivie d’une dispute, d’une fuite et heureusement de retrouvailles.
Une scène de ménage à faire frémir le monde, au Nº 50 de la rue Moganshan. Beaucoup de larmes, ce jour-là !
Enfin, une ballade en vélo au Shìjì Gōngyuán, le ventre à l’air.
Considérées ces hypothèses, serait-ce plutôt le sentiment d’une occasion ratée, celle d’aimer pour la vie.
Sylvie lín jìng m’offre son passé, son présent, son futur.
Sans fard, sans détour.
De la matière brute.
Des mots ciselés, sans mensonge, venant naturellement.
Une femme profonde et sensible, nullement tiède dans ses sentiments, gardant la mémoire de chaque instant, portant la réflexion au loin.
Sous l’effet d’ondes bienfaisantes, vivant honnêtement.
- Puisque aujourd’hui le destin m’a permis de vous rencontrer, demandai-je alors, dites moi seulement ce que je dois faire pour me faire aimer par Shànghǎi ?
- Ne rien dire qui n’interrompe sa course vers des lendemains heureux !
Elle me tend la main, s’empare chaudement de la mienne et soupire.
- Je vais maintenant regagner mon bureau, le siège d’Air France à Shanghai.
Cette fois, je laisse le passage, regarde sa silhouette s’éloigner lentement. Gracieusement, elle disparait à l’horizon.
L’âme de Shànghǎi est le meilleur cadeau que Sylvie lín jìng m’ait jamais offert, une part de sa lumière.
Là, dans l’ombre, j’aimerai toujours Shànghǎi, le cœur heureux d’une si belle rencontre, ce bonheur.
Femme chinoise, l’urgence du mariage
de François de la Chevalerie
Nombreuses sont les femmes chinoises qui craignent plus que tout de franchir célibataire l’âge de trente ans.
Le commentaire d’une expérience vécue.
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Cent fois, elle m’a alerté sur son âge.
Pâle ritournelle du matin.
Bientôt du soir, chaque soir.
Le même relent de désespoir
Son âge s’annonce telle une barrière infranchissable.
A 29 ans, elle flaire la déroute, toujours seule, s’enlaçant dans la nuit.
Elle craint les regards, les mots blessants sur son âge, son célibat, sa vie.
Déjà elle suffoque, tremble d’impatience, pointe son regard sur moi.
Elle me demande de l’épouser sur le champ, dans la journée.
Dans l’instant, comme fuyant sous une pluie de balles.
Dans un élan, croit-elle, nous nous y accomplirons parfaitement !
Glisse un sourie sur son visage.
Une mimique bien appuyée.
La bouche mi ouverte, elle prolonge l’assaut.
Elle prend mes mains, de bout en bout, m’embrasse.
Relance un baiser sur mes lèvres, navigue sur ma langue.
Dans un soupir, elle murmure un je t’aime charnel, l’étoffant de caresses sur mon cou, s’en allant gaiement sur la poitrine.
Suit un autre je t’aime celui là plus sobre, d’un seul tenant.
Un peu bizarre, trop brusque.
Un autre, plus froid, s’en allant trop vite.
Un autre, distant.
Un autre, jeté à la va vite.
Un autre, inaudible.
Le dernier délabré, désossé.
Je… murmure-t-elle en retenant son souffle.
Une larme glisse sur son visage.
Elle pleure, tête baissée, égrenant des râles.
Puis elle me regarde comme elle ne m’a jamais fait, en profondeur, sans concession.
Le visage s’en amusant, je souris.
Je lâche alors :
- Non !
Elle dodeline légèrement de la tête.
- D’accord, dit-elle, le buste raide, en claquant des pieds.
Elle s’en est allée vers la porte de sortie.
Sans se retourner, sans le moindre geste.
Déjà un autre homme dans sa tête avait raflé ma place
Pour l’heureuse cause de son Bonheur
Une histoire chinoise
Depuis, je ne l’ai plus jamais revue.
Le caractère des femmes chinoises
Les récits de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie)
(1) Le caractère des femmes chinoises au sein du couple
(2) Quelques poncifs sur le caractère des chinoises
(3) Conciliabule d’anciens amants, le trouble Sylvie Lin Jing
Avant propos
La femme chinoise deviendrait-elle, une fois mariée, une tigresse (hǔ) ?
Se transformerait-elle en un démon (mèi) ?
Même si ce mot mal prononcé s’accorde sur un tout autre sens, la messe est dite : la femme chinoise ne serait pas de composition facile.
Le caractère de la femme chinoise au sein du couple
Mari et femme, chinois tous deux.
Une union géographiquement logique mais dangereuse.
Dans les comédies chinoises, le couple est souvent dépeint de manière caricaturale.
D’un côté, un homme menant rondement ses affaires à l’extérieur mais faible, assez non chaland, parfois fuyant, à l’intérieur de la maisonnée.
De l’autre côté, une boule de feu !
Une femme au fort caractère plutôt acariâtre, souvent dominatrice et qui tient jalousement les cordons de la bourse.
Chacun vaque à ses occupations, se satisfaisant en apparence d’un étrange équilibre.
Cependant, dans l’ombre, le mari se lâche, pointe le « mauvais caractère » de sa femme.
Il fustige son goût à la domination qu’il tolère pourtant.
Terrorisé à demeure, son plus grand bonheur est de s’en aller, la nuit tombante dans un karaoké avec une bande de copains comme lui meurtris dans leur vie de couple.
Dans ces bordels, il s’en donne à cœur joie, maltraitant à la baguette de jeunes femmes, tout juste dépossédées de leur virginité.
A leur tour terrorisées, elles subissent les assauts de ces hommes adipeux, libidineux, vulgaires et la plupart du temps saoul.
Cruelle revanche !
Quand il revient tard le soir, il se glisse délicatement dans l’appartement, bientôt converge vers le lit conjugal.
Sa femme est aux aguets mais elle s’en fiche.
Elle s’en félicite plutôt car, vu les frasques de son mari, elle pourra étendre plus encore son pouvoir.
Heureuse femme chinoise qui porte la culotte !
Le temps d’un week-end, les couples s’exilent dans un palace flamboyant en périphérie de leur ville de résidence, généralement un hôtel golf.
Souvent ils s’y rendent en grappe avec d’autres amis.
Si d’aventure vous voulez connaître l’effrayante misère des couples chinois, je vous conseille cette expérience.
Jamais je n’ai été autant saisi par l’ennui, telle une guillotine me conduisant vers la mort.
Pendant ces weekends, les journées sont rythmées par des repas plantureux où pour la bonne cause, le monde des affaires n’étant jamais loin, ils invitent grassement une notoriété locale, le maire d’un commune ou le secrétaire général du parti.
Ces derniers les remercient ensuite par quelque facilité dans l’accès à un marché truqué.
Après les beuveries, les hommes jouent aux cartes, la cigarette au bec, à coup de milliers de yuans. Quant aux femmes, elles s’étirent sur des chaises, l’œil calé sur leur désormais obèse rejeton qu’elles gavent satiété.
La nuit venant, le couple se reconstruit en regardant la télévision, ce bienheureux encouragement à une vie maussade.
Plus tard, l’homme se fend d’une caresse.
Pauvre épouse, pour prix de sa domination, le corps presque inerte, elle satisfait son homme.
Quelques poncifs sur le caractère des chinoises
Deux opinions contrastées que rien ne rapproche.
L’un s’étouffe presque un dénombrant les défauts des chinoises.
L’autre, émerveillé et bouche béante, vante leurs qualités.
Duel dont il ne sortira que des poncifs, les chinoises volent désormais de leurs propres ailes, certaines brutales, d’autres douces.
Mille âmes, mille femmes.
Le premier est hargneux.
Il argumente :
La femme chinoise est capricieuse.
La femme chinoise aime que les hommes la choient comme une princesse.
La femme chinoise est arriviste.
La femme chinoise ne s’intéresse qu’à l’argent.
Les chinoises encouragent l’homme à se marier le plus vite possible
Les chinoises poussent ces mêmes hommes à acheter un appartement aussitôt.
Les femmes chinoises ne veulent pas ce qu’on leur donne mais uniquement ce qu’elles veulent !
Les femmes chinoises sont de vraies tigresses émotives !
In fine, avec les chinoises, il faudra compter avec deux scandales par semaines !
Est-ce vrai tout cela ?
Que diable !
Ce contempteur apporte une explication intéressante.
Pour lui, cet effrayant comportement serait une conséquence de l’éducation post maoïste.
Le second est bienveillant, douces ses paroles.
Les femmes chinoises sont traditionnelles, connues pour leur sens moral pur.
Les femmes chinoises savent comment s’entendre avec leur mari et le rendre heureux.
Souvent gracieuse, les femmes chinoises offrent une beauté exotique.
Héritières d’une civilisation cinq fois millénaires, les femmes chinoises sont vertueuses et sages.
Selon une métaphore répandue en Chine, une femme est douce comme l’eau, donc tendre.
La Chine étant la deuxième économie mondiale, se marier avec une Chinoise est un investissement de bon aloi.
Est-ce vrai tout cela ?
Alors, dans ce cas, gagnons immédiatement ce merveilleux rivage !
Conciliabule d’anciens amants, le trouble Sylvie Lin Jing
Qu’est-ce donc cette femme qui suscite des passions diverses ?
De quelle matière est-elle faite ?
Ils s’appellent Paolo, Jay, Jeoren, Bunong ou René.
Ils l’ont aimée.
Ils l’ont adorée.
Ce qu’ils en disent, mille ans après :
- Complicated and nervous ring a bell, dit un ancien compagnon venu en Chine pour l’épouser.
- Combien de fois depuis que je la connais, raconte René, ne m’a-t-elle pas signifié qu’elle allait rompre avec moi, presque une fois par semaine ? Pourquoi devrais je m’investir dans une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut, une femme qui change d’opinion quand bon lui semble ?
- Je l’ai connue sous les étoiles, commente Bu Nong. La nuit étant tombée, je l’envisageais uniquement pour l’amour que je lui portais. Je ne me souvenais plus alors de ses emballements. Vous savez, le vent frais de Lijiang chasse les mauvaises ondes.
- Alors que j’étais tous doux, tous bon, se rappelle Paolo, elle me harcelait au téléphone, m’appelant cents fois dans l’heure. Deux cents, le lendemain. Trois cents, le jour suivant. Je n’avais plus que ses criailleries dans ma tête, plus jamais le son du bouvreuil pivoine que j’entendais dans mon enfance à l’ombre des Apennins.
- Avec elle, poursuit René, j’ai souhaité maintenir à son égard une distance, telle une sorte « de service minimum. Pas de cadeau, peu d’attention, peu de geste. Mieux vaut jauger la pièce avant de confier son âme !
- Si elle est célibataire encore à ton âge ! suppose Jeroen. C’est qu’il y a malaise en la demeure. Je le lui ai dit. Elle m’a aussitôt giflé.
- A chaque fois que j’arrivais en retard à un rendez vous, poursuit René, c’était un déferlement ! Un jour, sur le chemin de Xītáng (西塘) une petite ville chinoise située au sud de l’embouchure du Yangzi Jiang, elle a fait valser ses mains sur mon visage, me mordant aussi les mains. Je suis arrivé à destination, défiguré, les oreilles décollées.
- A chaque fois que je prenais mon élan, tout plein du désir de l’aimer, ajoute Jeoren, elle me réprimandait. Alors comment faire ?
- Avec elle, à un délicieux moment de douceur peut suivre un éclat, une tornade, complète Paolo. C’est comme la mer des Sargasses, l’on vit le bonheur éternel et vient la fin du monde.
Tous à leurs souvenirs, le visage de ces hommes se noie subitement dans une profonde tristesse.
N’ont-ils pas pris conscience d’avoir raté le marchepied du bonheur ?
N’était-elle pas la femme tant attendue ?
Le vilain paradoxe, c’est qu’ils se mentent à eux mêmes.
Ils sont bel et bien tombés amoureux d’elle.
A trop jouer, à trop la regarder sous tous les angles, à trop réfléchir, à ne pas l’accepter tel quel est, ils l’ont épuisé.
Et puis, un beau jour, elle a pris la tangente sans laisser de traces.
Plus jamais, elle ne répondait à leurs courriers, à leurs cris de désespoir.
C’est ainsi quelle est faite, la Sylvie !
Femme entière, convaincue de lendemains meilleurs.
Plus jamais une Sheng nu (剩女) mais désormais une femme mariée, s’en allant alors vers un autre destin.
A Sylvie Lin Jing tale, Violence against a man, the Stockholm syndrome
De François de la Chevalerie
Once, the well known psychiatrist Anxmandae de Leira, said :
- Gender-based violence both violates men’s human rights and is a serious obstacle to the achievement of freedom, development and peace.
When Ignatius, a Spanish man from a Granada noble family, met her in Shanghai in 2012 for the first time, he was in his early fifties.
He was looking for a romantic, caring, tender, faithful woman with whom he can enjoy life !
From the very first start, he admitted that Sylvie was nervous.
A personality trait that he would consider. But he didn’t.
A week after from the beginning of their relation, while he was talking calmly to her, she said abruptly : “Shut up !”
By then, Ignatius figured that he has to improve himself.
He happened to speak as gently as possible, becoming more tolerant.
One month later, being in Shanghai downtown, just when they may be headed to a resort for the weekend, Sylvie asked him to buy some sandwiches for the trip.
She has something to do at her office, so Ignatius proposes to carry out.
After wandering in the Nanjing Lu, he found a sandwich bar.
He bought two impressive sandwiches, each half meter long with a remarkable thickness full of ham, salami and vegetables.
It was the very first time in his life that he would eat such huge piece of food.
Ignatius guessed he was pretty proud of himself.
What a beautiful testimony of Love !
He felt that he has done his duty.
When he arrived at her office, Sylvie looked at him with dismay, hot-temper, hatred.
Then she raced towards him.
She took the food. Thereby she threw them all in his head with chilling violence.
The sauce splashes on his cheeks, the ground strewn with vegetables, the walls covered with salami.
Then Sylvie screamed in anger hitting him several times his face.
Ignatius was standing there, the mouth open, with no reaction.
Then she left the room to return there after ten minutes.
Meanwhile, he remained completely paralyzed, groggy and shocked.
What happened after is almost incomprehensible.
When she returned, Ignatius stood before Sylvie, looked at her – my own face – and I wept and stroked her cheeks.
Then he took her warmly in his arms and he kissed her with joy.
It was probably the best kiss they ever shared.
Then, Ignatius concluded :
I love everything about you, as your beauty as your character.
Stockholm syndrome, or capture-bonding, is a psychological phenomenon in which hostages express empathy, sympathy and have positive feelings towards their captors, sometimes to the point of defending them. These feelings are generally considered irrational in light of the danger or risk endured by the victims, who essentially mistake a lack of abuse from their captors for an act of kindness.
Stockholm syndrome can be seen as a form of traumatic bonding, which does not necessarily require a hostage scenario, but which describes « strong emotional ties that develop between two persons where one person intermittently harasses, beats, threatens, abuses, or intimidates the other. »
One commonly used hypothesis to explain the effect of Stockholm Syndrome is based on Freudian theory. It suggests that the bonding is the individual’s response to trauma in becoming a victim. Identifying with the aggressor is one way that the ego defends itself. When a victim believes the same values as the aggressor, they no longer become a threat.
Battered-person syndrome is an example of activating the capture-bonding psychological mechanism, as are military basic training and fraternity bonding by hazing.
A Sylvie Lin Jing tale, Why Chinese girls got mad with marriage ?
De François de la Chevalerie
Many Chinese women are in fear to remain alone at the age of thirty.
When Theodolus, an attractive Greek guy from Thessalonica, met Sylvie, within a few weeks the subject of ‘the future’ was broached by her, including a fatal questions about marriage.
How the hell do Theodolus find an easy-going Chinese girl who isn’t gonna stress about marriage ?
It seems an impossible task.
Here, the tale.
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Hundred times, she has alerted me about her age.
The morning jingle
Soon the night, all nights
on the verge of despair.
Her age seems an insurmountable barrier.
At 29, always alone, she snifs a life failure in the middle of nowhere.
She fears the eye catcher, some putting them down about her age, her celibacy.
Already, she suffocates, trembling, difficulty in breathing.
She asks me to marry her immediately, this very day
As fleeing from a rain of bullets, in an outburst, she says abruptly : – We will do it perfectly !
Slip a smile on his face.
Mouth half open, she continues her heavely offensive.
She races towards me, kissing my neck, my cheeks and my forehead, like an experienced porn star.
Another kiss on my lips, sailing over my tongue
She whispers, a carnal I love you.
She rubs my belly, going merrily on my chest.
Follows an another I love you, this one more sober.
A little weird, too abrupt.
Another one, colder, too fast.
Another remote.
Another, thrown in a hurry.
Another indistinguishable.
The last one, dilapidated.
I, she said in a whisper, holding her breath.
A tear slides down her face.
She cries, head down, fingering rattling.
Then she looks at me as she has never done so.
An uncompromising looking.
Surprisingly, I smile.
Then she nods her head slightly, the bust stiff, with a snap of his fingers.
– Okay ! She said.
Instantly, she flew directly to the door, without looking back.
Another man was already in her head.
I never saw her again.
Les larmes Dèng Lìjūn (Teresa Teng)
De François de la Chevalerie (jùn mǎ 俊 马)
Au début des années 80, Teresa Teng est à son apogée, très renommée en Chine et au Japon.
C’est à cette époque qu’elle participe à un show télévisé.
Dans un décor plutôt fade, elle chante des chansons d’amour issues de son répertoire, la voix douce débordante de sensualité.
Le tour de chant terminé, l’animateur s’approche d’elle.
- Vous chantez des histoires fourmillantes de beaux sentiments mais avez-vous jamais connu seulement un amour malheureux ?
Brutalement, le visage de Dèng Lìjūn se glace d’effroi.
Elle reprend difficilement sa respiration, baisse légèrement la tête, les yeux fuyant.
Glisse une larme sur sa joue.
Une autre encore.
Elle pose délicatement sa main au visage, cherche à réprimer une soudaine tristesse.
Elle se ressaisit, replie son bras.
Elle fixe l’animateur, le visage désolé.
Ce dernier lui tend le micro.
Valse une autre larme sur son visage.
Un léger râle.
De nouveau, elle couvre son visage.
L’animateur recule. Par un geste de la main, il lui donne le temps de se reprendre.
Les yeux en détresse, Dèng Lìjūn se souvient d’un homme s’en allant à l’horizon, sa silhouette s’évanouissant bientôt sous un nuage de fumée.
Un amour malheureux dont Dèng Lìjūn dira bien plus tard qu’il ne l’a jamais quitté tout au long de sa vie telle une flamme éternelle laquelle se décomposant a dégénéré dans une insondable tristesse.