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Approvisionnement
Brésil
Une fois encore, la priorité va au pétrole, véritable obsession pour les dirigeants chinois qui veulent garantir l’approvisionnement de la Chine sur le long terme. L’accord le plus important signé jusqu’à maintenant concerne donc un prêt de 10 milliard de dollars, accordé par la Chine, à la compagnie brésilienne Pétrobras.
Ce prêt, remboursable sur 10 ans, est destiné à financer des projets d’investissements de la compagnie nationale brésilienne, en particulier pour l’exploration des gisements sous marins. En contrepartie, le Brésil garantit à la Chine la livraison de 200 000 barils de pétrole par jour pendant dix ans. L’accord a été finalisé ce mardi.
Afrique
Les Chinois vont investir dans toute la filière pétrolière nigériane qui est devenue une pièce maîtresse dans le cadre de la stratégie de Pékin en Afrique, selon les premières informations concernant les rencontres entre les présidents chinois et nigérian à Abuja. Hu Jintao a pu obtenir des contrats exceptionnels, notamment quatre licences d’exploitation dans la zone du delta du Niger, située dans partie méridionale du pays. En échange, les Chinois se sont engagés à investir 4 milliards de dollars dans la raffinerie de Kaduna, qui doit subir d’importants travaux.
La société chinoise de prospection off-shore CNOOC avait déjà obtenu des droits de participation dans une concession pétrolière au large de la côte nigériane. Ce contrat de 2,7 milliards de dollars est considéré comme étant le plus important investissement de cette entreprise chinoise à l’étranger.
Le Nigeria produit en ce moment près de 2,6 millions de barils de brut par jour et se prépare à lancer un appel d’offres le 19 mai sur quatre licences d’exploitation pétrolière. La CNPC, compagnie nationale de pétrole de la Chine, est bien placée pour obtenir de nouveaux contrats.
Obasanjo : «Nous souhaiterions que la Chine dirige le monde »
Au moment où les prix du baril atteignaient des niveaux record, Hu Jintao a souligné l’importance de la «construction d’un nouveau partenariat» avec le pays le plus peuplé d’Afrique, qui a plus de 130 millions d’habitants et qui est, aussi, le premier producteur de pétrole du continent. Le Nigeria préside, en outre, en ce moment, le cartel de producteurs, l’Opep. Le président chinois a annoncé une série de dons, de plusieurs millions de dollars, et la Chine devra participer aussi à la construction d’infrastructures et aux programmes de lutte contre la malaria.
Mercredi soir à Abuja, lors du banquet en son honneur, Hu Jintao a souligné que la Chine souhaite « soutenir l’indépendance et la souveraineté (des Etats africains) et aider l’Afrique à résoudre ses problèmes » et que son pays va lancer dans l’espace l’année prochaine un satellite nigérian. Le président Obasanjo a répondu : « nous souhaiterions que la Chine dirige le monde et quand ce sera le cas, nous voulons être juste derrière vous. Quand vous allez sur la Lune, nous ne voulons pas être laissé derrière, nous voulons être avec vous ». Il est évident que les nigérians veulent diversifier leurs partenaires mais le Nigeria souhaiterait aussi rééquilibrer ses échanges commerciaux avec la Chine. En 2004 les importations de produits chinois ont dépassé les 2 milliards de dollars, tandis que les exportations vers la Chine on été limitées à 460 millions de dollars.
Les investissements chinois en Afrique contestés par les organisations humanitaires occidentales
Des organisations humanitaires ont critiqué à plusieurs reprises la politique chinoise en Afrique et tout particulièrement les investissements pétroliers dans des pays qui ne respectent pas les droits humains, comme c’est le cas du Soudan. La Chine achète 50% des exportations pétrolières de ce pays et Pékin s’oppose à l’application de sanctions contre le régime de Khartoum qui est accusé de violations des droits humains et de responsabilité dans la grave situation humanitaire qui atteint la province du Darfour.
Un rapport présenté à Washington par le Council on Foreign Relations (Conseil pour les affaires étrangères), une organisation qui se déclare non partisane, affirme que la Chine est un des plus grands acheteurs de pétrole produit par le Soudan et, en même temps, vend des armes au gouvernement de ce pays africain. Le gouvernement tchadien a affirmé récemment que les rebelles, venus du Soudan, disposaient d’armes de fabrication chinoise.
«La Chine n’a pas l’intention de répéter les prouesses des colonialistes occidentaux»
Face à ces accusations, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a dit, jeudi à Pékin, que «la Chine est un pays responsable qui n’a pas l’intention de répéter les prouesses des colonialistes occidentaux ». La Chine affirme qu’elle respecte une politique de «non-intervention » dans les affaires internes des autres pays, une politique qui est souvent contestée par les gouvernements occidentaux.
Hu Jintao va conclure sa tournée africaine vendredi au Kenya, où les appétits chinois sont également importants en matière de prospection pétrolière. La Chine vient d’obtenir le droit de participer à la recherche de l’or noir dans la zone de Lamu, sur la côte kenyane, à une centaine de kilomètres au sud de la frontière avec la Somalie.
En 2005, la Chine a importé plus de 38 millions de tonnes de pétrole africain, l’équivalent à 760 000 barils par jour. La consommation totale de pétrole par les Chinois est évaluée à 6,59 millions de barils par jour, devant atteindre presque 7 millions cette année.
En ce moment, l’Angola est le premier fournisseur de pétrole de la Chine (456 000 barils par jour), dépassant légèrement l’Arabie Saoudite, selon un rapport établi cette semaine par les analystes suisses de Petromix.