Ne pas avoir peur de la Chine ! Ne pas avoir peur des chinois ! Ne pas faire des chinois les bouc émissaires de l’humanité !
Posté par ITgium le 30 avril 2009
NE PAS AVOIR PEUR DE LA CHINE !
Les récits de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie)
Délocalisation ; pratiques commerciales ; croissance boulimique, vol technologique, dumping, extrême capitalisme, tout y passe, l’on ne sait où donner de la tête. Pointés du doigt, fauteurs de troubles, la faute aux chinois !
Tout est prétexte à nourrir le slogan, déjà mondial !
A Paris, leur frénésie de rachat de baux commerciaux suggère l’hostilité. Dans les universités américaines, l’on stigmatise des promotions comptant jusqu’à 40 % des leurs.
Au Mexique, « los malditos chinos » sont tenus pour responsables de la fermeture des maquiladoras. Au Maghreb ou à Madagascar, l’écroulement de la filière textile suscite la colère. A Dakar, l’on s’émeut de voir l’artisanat ancestral fabriqué à Canton. Les politiques s’en mêlent.
L’augmentation du prix des matières premières et l’invasion des produits chinois abreuvent la démagogie. Dans la mêlée, des universitaires japonais lâchent l’incidente : le Japon a bien fait de mater la Chine dans les années trente ! De mal en pis, la chasse est sonnée. En Indonésie, plus d’une fois ! Partout les raccourcis s’imposent. Telle usine fermée ! Telle magasin liquidé ! Tel emploi perdu ! Eux, toujours eux !…
De deux choses l’une, soit le phénomène s’emballe et alors la confrontation est à craindre ; soit l’intelligence prend le dessus. Comment reprocher à un pays autrefois famélique sa soif de croissance et l’enrichissement de sa population ?
Comment contester l’affirmation de sa nouvelle puissance ? Fière de son passé, la Chine l’est de son présent, de son avenir.
Mieux vaut donc composer sans complaisance mais avec détermination.
Même si la France est une puissance moyenne, elle peut jouer un rôle ne serait-ce qu’en raison de son image favorable dans l’empire du milieu.
L’on aime la France et l’idée que les français seraient romantiques. Donc amicaux. Et l’amitié, c’est le nerf de toute énergie en Chine.
Du côté des autorités, l’on observe que les modèles d’administration des deux pays présentent des similitudes : l’Etat s’engage, donne le rythme tout en laissant libre cours à l’entreprenariat privé.
Ne doit-on pas s’appuyer sur cette appréciation pour hisser la France en première ligne dans le dialogue Occident Chine en y associant pas seulement les entreprises du CAC 40 mais l’homme de la rue, chaque français ?
De surcroît, il faut encourager l’installation de français en Chine.
S’en compte 45 000 actuellement, amenons ce chiffre à 100 000 !
De notre côté, recevons des chinois, 12000 mille étudiants en 2012, 40 000 demain !
Favorisons aussi initiative et inventivité. En France, les mécanismes de soutien à l’exportation de produits ou de savoir faire favorisent les entreprises établies, rares sont les dispositifs financiers accessibles au tout venant.
Pourtant la France dispose d’un incroyable vivier de talents (créateurs, chercheurs, entrepreneurs, artisans, etc.) mais beaucoup, faute de moyens, ne peuvent s’aventurer en Chine. Offrons-leur cette possibilité !
Apportons à ce grand pays notre sensibilité, nos valeurs, notre humanité !
En retour, il nous apportera ce qu’il nous manque terriblement aujourd’hui, une énergie constructive, de l’espoir. Ensemble, tordons le coup à la fatalité de l’histoire, aux préjugés, jouons contre les peurs !
_________________
La visite du premier ministre chinois en France s’annonce d’un genre convenu. Danse du ventre, couplet promotionnel. Contrats signés, relégués. Déceptions, attente. La fièvre n’est-elle pas suspecte ? Ne renvoie-t-elle pas à l’image d’une France par trop mercantiliste ? Certes la vente d‘une centrale nucléaire ou d’un airbus améliorerait nos laborieuses exportations vers
la Chine. Mais les relations franco-chinoises ne méritent-elles pas mieux qu’une redite, plutôt complaisante, de ce qui s’est déjà fait cent fois. Commerce, investissement et après ? De surcroît, dangereuse ! Cette effervescence n’a-t-elle pas un prix ? Comment se féliciter d’un point de marché gagné si c’est pour jeter dans l’abîme des salariés français ? Est-ce bien là la représentation que l’on souhaite donner de
la Chine, qu’elle se souhaite elle-même ?
Aujourd’hui, nul ne reprochera à la Chine sa soif de croissance. Nul ne condamnera l’enrichissement de sa population. Comment encore contester l’affirmation de sa nouvelle puissance ? Fière de son passé, la Chine peut l’être de son présent, de son avenir.
Mais, toutes choses additionnées, n’existe-t-il pas là paradoxalement le ferment d’une fonde hostile ? Un péril pointe à l’horizon : le chinois ne risque-t-il pas de devenir le bouc émissaire de l’humanité ?
Le venin se nourrit d’une mondialisation échevelée, d’une actualité confuse.
Délocalisation ; pratiques commerciales ; boulimie sans contrôle, l’on ne sait où donner de la tête. Déjà se répand un slogan mondial : la faute aux chinois !
A Paris, leur frénésie de rachat de baux commerciaux suggère des commentaires ombrageux. Dans les universités américaines, l’on fustige des promotions comptant jusqu’à 40 % des leurs.
Au Mexique, « los malditos chinos » sont tenus pour responsables de la fermeture des maquiladoras. Au Maghreb ou à Madagascar, l’écroulement de la filière textile suscite la colère. A Dakar, l’on s’émeut de voir l’artisanat ancestral fabriqué à Canton.
Les politiques s’en mêlent. L’augmentation du prix des matières premières et l’invasion des produits chinois nourrissent des discours démagogiques. Profitant de l’aubaine, des universitaires japonais lâchent une incidente : le Japon a bien fait de mater
la Chine dans les années trente ! De mal en pis, la chasse est sonnée. En Indonésie, déjà plus d’une fois ! La charge s’abreuve de raccourcis. Telle usine fermée ! Telle magasin liquidé ! Tel emploi perdu ! Eux, toujours eux !…
De deux choses l’une, soit le phénomène s’emballe et alors l’on peut craindre une véritable confrontation ; soit l’intelligence prend le dessus sur le prosaïquement commercial. Même si la France est une puissance moyenne, elle peut jouer un rôle ne serait-ce qu’en raison d’une image favorable dans l’empire du milieu. L’on aime
la France : le général de Gaulle, le football et l’idée que les français seraient romantiques. Donc amicaux. Et l’amitié, c’est le nerf de toute énergie en Chine.
Du côté des autorités, l’on observe que les modèles d’administration des deux pays présentent des similitudes : l’Etat s’engage, donne le rythme tout en laissant libre cours à l’entreprenariat privé. Ne doit-on pas s’appuyer sur cette appréciation pour hisser
la France en première ligne dans le dialogue Occident Chine en y associant pas seulement les entreprises du CAC 40 mais surtout l’homme de la rue, chaque français ?
Mais seule une politique volontariste peut y conduire. Partout en France, doivent surgir des têtes de pont rassemblant français et chinois. De même, un effort sans précédent doit être mené en faveur de l’apprentissage du mandarin. Dans nos écoles, il doit être enseigné à l’égal de l’allemand ou de l’espagnol. Parallèlement, le français doit être promu en Chine. De surcroît, il faut encourager l’installation de français en Chine.
S’en compte 45 000 actuellement, amenons ce chiffre à 100 000 ! De notre côté, recevons des chinois, 8000 mille étudiants en 2013, 40 000 demain !
Favorisons aussi initiative et inventivité. En France, les mécanismes de soutien à l’exportation de produits ou de savoir faire favorisent les entreprises établies, rares sont les dispositifs financiers accessibles au tout venant. Pourtant
la France dispose d’un incroyable vivier de talents (créateurs, chercheurs, entrepreneurs, artisans, etc.) mais beaucoup, faute de moyens, ne peuvent s’aventurer en Chine. Offrons-leur cette possibilité ! Apportons à ce grand pays notre sensibilité, nos valeurs, notre humanité ! En retour, il nous apportera ce qu’il nous manque terriblement aujourd’hui, une énergie constructive, de l’espoir. Ensemble, tordons le coup à la fatalité de l’histoire, aux préjugés, jouons contre les peurs !
Les chinois, bouc émissaires de l’humanité ?
Les récits de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie)
Le venin se répand déjà. Il se nourrit d’une mondialisation échevelée comme d’une actualité confuse.
Il n’est pas à son premier coup d’essai.
Dans les années 30, le péril jaune avait le visage d’un japonais. Aujourd’hui, il serait chinois. Que ne fait donc pas ce dernier pour cristalliser les peurs ?
En France, les canons communs du racisme n’offrant guère de prise, que leur reprocher ?
Une délinquance très faible ?
Une natalité dans la moyenne ?
Aucune revendication particulière ?
A l’inverse, l’on observe une intégration économique réussie, un chômage ridiculement bas.
De surcroît, ils ne doivent rien à personne, peu aux bienfaits de la République !
Qui plus est, ils sont discrets. Rien, absolument rien ne saurait suggérer la critique.
Comment alors vilipender son prochain ?
Tout simplement en transformant ses qualités en défaut !
Leur retenue devient suspecte, leur goût forcené au travail comparé à de l’aliénation.
Leur intégration ? Mais ils ne travaillent qu’entre eux !
Leur faible natalité ?
Ils sont si nombreux !
La croissance exceptionnelle de la Chine ? Un danger !
Donc, désormais, pointés du doigt !
A Paris, des slogans hostiles résonnent sous prétexte qu’ils rachètent à tour de bras les baux commerciaux.
Dans les universités américaines, naguère les étudiants chinois soulevaient l’admiration.
L’on fustige maintenant des promotions comptant jusqu’à 40 % des leurs.
Au Mexique, dans les villes frontalières des Etats-Unis, les chinois sont affublés de l’épithète de « malditos chinos ». L’on prétend qu’il serait à l’origine de la fermeture de 40 % de l’industrie locale de la sous-traitance.
Au Maroc ou en Tunisie, la rage s’installe depuis que de nombreuses usines du textile sont à l’arrêt.
En Algérie, l’on moque ces ouvriers du bâtiment payés hébergés dans des navires de fortunes ! En Italie, les industriels de la chaussure sont à cran.
A Dakar, l’on s’émeut de voir l’artisanat ancestral fabriqué dans le Guandong.
A Yaoundé ou Harare, l’on s’étonne de les voir envahir les étals. La charge s’emballe, s’abreuve de raccourcis. Telle usine fermée, c’est leur faute ! Telle perte d’emploi, toujours eux ! Complaisants, les politiques s’en mêlent.
L’augmentation du prix des matières premières et l’invasion des produits chinois sont autant d’occasion de discours démagogiques.
Profitant du climat général, des universitaires japonais lâchent une incidente : le Japon n’a pas à faire amende honorable pour son comportement pendant la guerre !
L’injure ne suffisant plus, ces dernières années en Indonésie, la chasse aux chinois a souvent été sonnée. Tout s’embrase, tout s’emmêle, de Mexico à Rome, de Casablanca aux campus californiens en passant par Djakarta, le bouc émissaire s’appelle désormais M. Li ou M. Wang.
Comment reprocher à un pays naguère famélique de s’en sortir ? Comment critiquer la volonté des chinois de s’épanouir aux quatre coins de la planète ?
Ce peuple à l’histoire par cinq fois millénaire prend une revanche sur l’histoire. Il s’y accomplit avec une énergie dont beaucoup de pays gagnerait à s’inspirer.
S’il faut pointer du doigt l’absence de liberté ou l’état de l’environnement en Chine rien ne permet de fustiger la l’augmentation du niveau de vie de leur population, leur dynamisme. Plutôt que de crier au loup en se gavant de slogans, cherchons à mieux les connaître. Comme s’y sont employées les années croisées France Chine, il faut créer du lien, des échanges, s’écouter, comprendre, ne pas voir peur.
Publié dans La peur de la Chine | Commentaires fermés