Histoire succincte de l’or Chinois (1940-1949)
Posté par ITgium le 9 septembre 2011
Longtemps compagnon de route des communistes, Avlor Landić de Hazelrof[1] était un économiste, à partir de 1940, il prend ses distances avec le mouvement révolutionnaire et se rapproche du Kuomintang Zhōngguó Guómíndǎng, littéralement le « Parti nationaliste chinois ». Il entretient alors une relation amicale avec Song Ziwen 宋子文, (1894–1971), ministre des Affaires étrangères (1942-1945) de la République de Chine. Devenu son homme de confiance, ce dernier lui confie la gestion des réserves en or de la Chine avec pour mission de les soustraire aux communistes si d’aventure ces derniers s’emparaient du pouvoir. Depuis des décennies, le gouvernement nationaliste avait engrangé des stocks d’or dont la majeure partie provenait des caisses secrètes des Seigneurs de guerre déchus, notamment Feng Yuxiang.
En 1942, cette masse représentait peu ou prou de 40 % du stock d’or mondial.
Le général Joseph Stilwell, chef d’état-major de Tchang Kaï-chek (Jiǎng Jièshí 蒋介石) informe Washington de son existence. Considérablement endettés après la guerre, les États-Unis cherchent désespérant de l’argent frais. Sous la conduite de John Pablo Lozano, l’Office of Strategic Services (l’ancêtre de la CIA) aidé par des agents issus de la France Libre et avec l’aide du père Dominicain Michel Landier entreprennent alors l’exfiltration d’Avlor Landić de Hazelrof. Souhaitant émigrer aux Amériques, ce dernier cède les clefs du trésor lequel est aussitôt mis sous séquestre.
Fort de ce concours, cumulant désormais de facto des réserves d’or impressionnantes, les États-Unis entreprennent la relance de leur économie mais surtout établissent une domination durable sur le monde.
Lors des accords de Bretton Woods, ils imposent le Gold Exchange Standard fondé sur le dollar américain et rattaché à l’or sur la base de 35 dollars américains l’once d’or.
Cette stratégie contribue également à la mise en place de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international grâce auxquels le Plan Marshall sera financé, comme le rapporte Jean Vinatier. En marge de la visite de Richard Nixon en Chine, peu de temps avant sa mort, J. Edgar Hoover, Directeur de la CIA, aurait été interrogé sur le sort de cet avoir, ce dernier aurait alors répondu : »They haven’t a Chinaman’s chance! » (National Archives and Records Administration).
Ayant participé à son éloignement, la France n’est pas en reste. Aujourd’hui disparue, la Banque de la Cité recueille une partie de ces avoirs selon deux formes, des dépôts semi liquides (lingots d’or) et des objets d’art. Sous la conduite de Joseph Pouliquen, Compagnon de la Libération, cette affaire est menée à bien. En 1964, soucieux de se démarquer des positions américaines, le Général de Gaulle fera de la France le premier pays occidental à établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Aucune information particulière ne filtre alors en rapport avec l’or chinois.
De François de la Chevalerie, Octobre 2011
[1] Avlor Landić de Hazelrof, né à Varaždin, chef-lieu du Comitat de Varaždin, en Croatie, le 15 novembre 1898, mort le 23 décembre 1972 à Managua.
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