La France a des riches ? Eh bien qu’ils le restent !*
Posté par ITgium le 13 mars 2013
La France a des riches ? Eh bien qu’ils le restent !
Publié dans les Echos du 7 mars 2013
En apparence, la France se trouverait dans une situation meilleure comme le laisserait supposer le récent accord européen sur la supervision bancaire unique.
Plaçant toujours ses emprunts à taux bas, sa situation financière ne serait pas non plus irrémédiable.
Telle la mer des Sargasses, un calme trompeur avant le tourbillon.
Voilà l’anecdote, un acteur de renom levant le camp. Voilà les symptômes, des réactions disproportionnées et des postures à l’emporte pièce. Voilà le mal, entre désobéissance et mépris, un parfum de guerre civile larvée sous fond d’économie chancelante.
D’un côté, un secteur à forte croissance, des cabinets d’avocat et de conseils se jouant de toutes les failles pour mettre à l’abri des sommes replètes.
De l’autre, un gouvernement sonnant le tocsin en s’arc-boutant dans une veine nationaliste, entre patriotisme et devoir national.
De ce dialogue de sourd tombe un verdict implacable : une croissance atone, des entreprises déstabilisées, une augmentation du chômage et toujours la spirale de la dette.
Mieux vaut alors reprendre tout depuis le début !
La France a des riches ? Eh bien qu’ils le restent !
Qu’ils s’enrichissent même davantage si toutefois ces derniers participent massivement à la création ou à la consolidation d’entreprises innovantes, notamment, dans le domaine environnemental.
Se présente aujourd’hui un besoin en financement ad minima de 100 milliards d’euros. Une solution : réorienter la richesse vers ces segments de croissance !
Plutôt que de gesticuler sur la situation d’entreprises en difficulté, le gouvernement devrait se fendre d’un volontarisme décomplexé si toutefois il accepte d’en assumer les risques politiques.
D’abord en débarbouillant une législation par trop tatillonne, un salmigondis de textes. Ensuite en désossant le motif de précaution inscrit dans le préambule de la constitution, véritable épée de Damoclès des entreprises innovantes. En bousculant encore le lacis des autorisations administratives superfétatoires, en glissant dans les rouages un désir d’aller vite, d’un bond. Enfin, thème du jour, en accordant une ristourne fiscale favorable à ceux qui y souscriront !
Une fois cela acquis, place à l’opérationnel !
Prenons l’exemple des économies d’énergie (électricité, gaz, fioul, carburant), tous les plans s’accordent à dire que les objectifs fixés ne seront pas atteints. Qu’attend donc le gouvernement pour mettre plein gaz ? Avec tous les operateurs réunis en rang serré, une campagne nationale doit être lancée. En ligne de mire, le renouvellement des équipements (chaudière, parc électrique, etc.) ainsi que l’amélioration du rendement de l’existant. En prime, la réduction de la facture pétrolière (70 millions de tonnes équivalent pétrole dont plus de 40 % dédiés au chauffage de l’habitat et du tertiaire).
Autre exemple, le recyclage des déchets. De nombreuses technologies s’y frottent mais rares sont les entreprises solides naissant dans leur sillage. Paradoxalement, la masse des déchets n’en finit pas de croitre, de l’ordre de 45 % entre 1995 et 2020. En résultent la dilapidation de ressources précieuses et des dommages causés à l’environnement. L’urgence sonne, il faut imposer que d’ici 2020 la moitié des déchets ménagers comme le papier, le métal, le plastique et le verre et les déchets similaires soient recyclés. Mieux, 70 % des déchets générés par les activités de construction et de démolition ! A l’arrivée, doivent se compter une flopée de jeunes pousses pérennes capables d’exporter en un tour de main leur savoir faire.
Autre chantier, la gestion des risques sanitaires. Avec l’essor de virus, des pathologies et des infections nosocomiales, l’abondance d’énergie et de moyens ne peut nuire. Dès lors, entre diagnostic et traitement, Il faut favoriser toutes solutions améliorant la santé des végétaux, des hommes. Avec en perspective la conquête des marchés des pays émergents où la chaine alimentaire est durablement perturbée par la pollution et des pratiques à l’avenant.
In fine, le meilleur moyen de lutter contre l’évasion fiscale, ce n’est pas retirer de la poche ce qui a été bien acquis mais de valoriser le trop plein en l’orientant vers des gisements de croissance. Cette fois, en assurant vraiment le redressement productif de la France !
* De Francois de la Chevalerie et Jean Pierre Duport, entrepreneurs
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