Les asiatiques sont-ils plus intelligents ?
Posté par ITgium le 18 mars 2014
(suivi d’un lexique franco chinois jouant sur le mot intelligent)
A jùn mǎ tale 俊 马 故事
L’enjeu
Une composante de l’espèce humaine serait-elle plus intelligente qu’une autre ?
D’emblée, la réponse est négative, sans appel.
L’intelligence revêt d’innombrables formes depuis celle valorisant le raisonnement jusqu’à celle du cœur en passant par celle de situation.
Dès lors, un fort en thème, abonné aux premières places, peut présenter d’énormes faiblesses dans ses rapports avec l’autre.
Intelligent sur une échelle métrique, il ne s’impose pas nécessairement sur le plan humain.
Nullement réductible à une approche scientifique, le sujet est sulfureux à la merci d’appréciations subjectives, parfois même confisqué par les tenants d’une idéologie suprématiste.
Les résultats des tests QI
La question mérite d’être posée au regard des résultats des tests psychométriques « normalisés » QI pratiqués dans des universités américaines.
Au fil des années, ces derniers laissent apparaitre une nette domination des asiatiques. Derrière les caucasiens, plus loin les hispaniques.
En fin de peloton, les noirs.
Nul besoin d’être un sociologue averti pour constater de visu que la population asiatique domine sur les campus des universités américaines et canadiennes bien au delà de leur pourcentage dans les démographies respectives des Etats Unis et du Canada.
Dans les universités de la Ivy League schools, les plus prestigieuses des États-Unis, les étudiants d’origine asiatique constitueraient 20 % des inscrits alors qu’ils ne représentent que 4 % de la population américaine. A l’entrée de ces établissements, leur nombre est délibérément pondéré afin d’éviter leur surreprésentation.
Dans les institutions secondaires de haut niveau où cette correction est absente, la proportion des étudiants asiatiques évolue entre 40 et 70 % des places. Dans ce cas, seuls sont retenus les tests d’entrée, les résultats scolaires, les titres académiques.
De l’autre côté de l’Atlantique, en France, dans les écoles primaires présentant une forte proportion d’élèves originaires de l’Asie, notamment, dans les quartiers de Belleville et de la place d’Italie, les succès scolaires sont notables.
Commentaire contestable
Prétextant ces résultats, certains suggèrent comme James Watson, généticien et biochimiste américain, codécouvreur de la structure de l’ADN, prix Nobel de médecine en 1962, que l’intelligence des noirs serait moins pertinente que celle des occidentaux.
Il précise en particulier : « qu’il n’y a aucune raison de s’attendre à ce que les capacités intellectuelles de peuples séparés géographiquement dans leur évolution aient évolué de manière identique ».
Fort de ce raisonnement, Il explique que cette situation est la cause du retard économique de l’Afrique Subsaharienne.
Quelques points de réflexion
Sans nullement chercher à être exhaustif, ci-après quelques éléments qui pourraient participer à ce débat.
La valeur du quotient intellectuel
Comme les fonctions intellectuelles et instinctives sont stockées dans des gènes, le Q.I (Quotient Intellectuel) est appelé à mesurer les capacités cognitives de l’être humain.
Les tests de QI suggèrent l’existence de « gènes intelligents ».
Toutefois la race n’a aucun sens génétique.
Le génome des hommes est identique à 99.9% à 0.4% près. A l’échelle moléculaire, la couleur de peau s’apparente à un épiphénomène, généralement désigné sous le terme de polymorphisme génétique.
Néanmoins si l’homme partage 98% de son matériel génétique codant avec le chimpanzé, il faut reconnaître des différences notables entre des deux espèces.
Qu’est ce qui distingue les hommes ?
Bien davantage que les gènes, les traits biologiques accusent des différences parmi les hommes.
Certains sont visibles comme la couleur de la peau, la stature. D’autres sont invisibles comme le groupe sanguin. Bien que ce dernier soit capital pour les transfusions sanguines ou les transplantations, donc irrémédiable, c’est le critère de visibilité qui a marqué l’histoire de la planète avec l’établissement de subdivisions arbitraire de l’espèce humaine en groupes distincts.
La culture, les civilisations
« Les hommes sont naturellement identiques, c’est leurs habitudes (cultures) qui les placent, les uns loin des autres ».
Cette citation prêtée à Confucius annonce une réalité.
Toutes les cultures n’offrent pas la même pertinence.
Certains peuples ont créé des civilisations d’exception, d’autres ont apporté une moindre contribution à l’histoire de l’humanité.
Toutefois, il faut se méfier des apparences.
Si la civilisation occidentale était presque archaïque à l’approche de l’an mille, elle domine le deuxième millénaire. A l’inverse, la civilisation islamique rayonnait dans la seconde partie du premier millénaire pour se montrer plus discrète au tournant du XVIIIème siècle.
De surcroît, la valeur d’une civilisation au rapport du progrès est subjective. Des civilisations supposées endormies peuvent se révéler d’une efficacité redoutable quelques siècles après.
Le poids de la religion
Cet argument mérite d’être entendu.
Toute croyance tenue pour absolue ferait-elle obstacle à une analyse contradictoire, à une ouverture d’esprit ? Toute exégèse étant proscrite, ne risque-t-on pas d’embastiller les individus dans un monde clôt et d’affaiblir leur imagination, leur sens de l’initiative, donc le progrès ?
Le retard accumulé de certains pays ne serait-il pas lié à l’exagération de la place de certaines croyances ?
A ce jour, il n’existe pas d’études permettant de vérifier ou d’infirmer cela.
Tous les noirs ne se ressemblent pas
C’est par cette formule que l’ancien Secrétaire d’Etat Colin Powell soulignait en introduction de ses Mémoires que les noirs jamaïcains ne souffrant pas des mêmes traumatismes que les noirs natifs des Etats Unis réussissaient bien davantage.
Au Sénégal, terre de naissance de Léopold Sedar Senghor et de Cheikh Anta Diop, les intellectuels sont légion. De surcroît, les Sénégalais concourant à l’entrée des universités nord américaines présentent des résultats identiques à ceux des caucasiens, voire au delà.
In fine, il faut évoquer le cas de Condoleeza Rice, ancienne secrétaire d’Etat lors du mandat du Président Bush. Elle fut admise à l’université à 15 ans, obtint son diplôme à 19 ans et fut nommée professeur à l’université de Stanford à 26 ans.
Une Ecole exigeante et sans trouble est source de succès
C’est sans doute le meilleur argument justifiant la réussite des asiatiques aux tests QI.
Le système scolaire dans les pays asiatiques est incomparablement plus contraignant que dans les pays occidentaux.
Non seulement le rythme scolaire est beaucoup plus lourd avec près de 40 heures en durée hebdomadaire mais les devoirs à la maison, également très conséquents, consiste le plus souvent en des questions réponses proches peu ou prou de l’esprit des test QI.
Aussi les élèves y sont-ils naturellement préparés alors que l’élève occidental n’a pas la même pratique.
De surcroît, l’inexistence de contestation dans les écoles en Asie ajoutée à l’autorité absolue du maître favorise une meilleure utilisation du temps.
Pas de temps perdu à toutes sortes de peurs, de gesticulations, de faux compromis et l’étreinte du politiquement correct.
Dans ces conditions, l’école améliore les résultats aux Tests QI. Selon une étude, une année d’école en Asie exerce sur ce quotient le même effet positif que deux ans sans école ou d’école bâclée.
En Asie, les systèmes éducatifs asiatiques fonctionnent bien car ils sont très exigeants et que tous les acteurs de la chaine éducative (parents, enfants, enseignants) travaillent dans le même sens.
Dès lors la formation des enseignants, sujet mille fois débattu en France, est plus aisée car l’enseignant est naturellement au cœur du système, sans contestation possible.
Mode de calcul dans la langue
Dans les langues asiatiques, la manière dont les chiffres sont codifiés favorise de meilleurs résultats.
Prenons l’exemple d’une suite de sept chiffres comportant le nombre 4.
Après 20 secondes, la capacité d’un occidental de les retenir est de 50%. En revanche, celle d’un asiatique, de 100%.
Pour un occidental, il lui faut 1/3 de seconde pour le dire. Le même chiffre se traduisant « Si » en chinois, il faut à un asiatique seulement ¼ de secondes.
Pareillement pour le chiffre 7.
D’autres exemples existent, notamment, concernant l’énumération des dizaines.
Comme dans les langues occidentales, les chiffres sont énumérés en des termes relativement longs, la rapidité de mémorisation en est mécaniquement atteinte.
Histoire d’un peuple
Autre élément, l’intelligence des asiatiques serait aussi le produit d’une adaptation à un environnement particulièrement hostile.
Voici 70,000 ans av. J.-C, un mouvement de population s’est dirigé depuis l’Europe vers la Sibérie. Entre 70,000 ans et 40, 000 ans av. J.-C, la température était tolérable.
Mais à partir de 40,000 ans av. J.-C, un froid intense sévit dans la région obligeant ces populations à se déplacer vers le sud.
Selon les partisans de la théorie darwinienne, elles ont du s’adapter aux aléas de la nature, ce qui aurait renforcer leur intelligence, du moins, celle de pouvoir survivre dans un milieu hostile.
En témoigne un exemple concret comme le mise en œuvre de la culture du riz en terrasse. Organisée autour d’une double couche d’humus et d’argile, l’eau s’y maintient sur une certaine durée avant de s’écouler. Ainsi plusieurs récoltes de riz peuvent avoir lieu dans l’année. Pour conduire cette opération, les agriculteurs travaillaient 3000 heures par année au lieu de 200 heures pour les agriculteurs européens au 18ième siècle.
En conclusion, ces proverbes chinois
« Ne comptez pas sur le ciel pour votre nourriture mais plutôt sur vos 2 mains »
« Si un homme travaille fort, la terre ne sera pas paresseuse! »
Lexique chinois sur le mot intelligence
En chinois, le mot intelligence recouvre différents aspects, aucun dominant réellement.
Dit brutalement, l’intelligence se compose ainsi (zhì lì 智力).
Au besoin, elle peut valoriser la tolérance (xīn yǎn 心眼) ou être porteuse d’une sensibilité (wù xìng 悟性).
L’intelligence s’exerce par le talent (tóu jiǎo 头角) mais dans ce cas, il faut s’en méfier. Une personne intelligente peut devenir la victime de sa propre intelligence (cōng míng fǎn bèi cōng míng wù 聪明反被聪明误).
L’intelligence doit renvoyer à l’idée de la sagesse (cōng ming cái zhì 聪明才智).
Fort de cet attribut, l’on sera alors un parangon de vertu et d’intelligence, un personnage exemplaire, un modèle moral et intellectuel (shī biǎo 师表).
Ainsi, l’on pourra travailler ingénieusement, mettre en oeuvre son intelligence (qiǎo gàn 巧干) en communiquant des connaissances aux élèves selon leurs différences d’aptitude et d’intelligence (yīn cái shī jiào 因材施教).
Moins noblement, on pourra s’exercer à de l’intelligence économique, au renseignement économique d’entreprise, au renseignement sur les concurrents (jìng zhēng qíng bào 竞争情报).
Qu’importe la musique, sur le long terme, l’intelligence sera chaque jour davantage artificielle (rén gōng zhì néng 人工智能) ou (rén gōng zhì huì 人工智慧).
A bon entendeur, salut !
De Francois de la Chevalerie, mars 2014
Publié dans Intelligence des chinois | Pas de Commentaire »