Le Coronavirus n’est pas seulement l’affaire des chinois
Posté par ITgium le 30 janvier 2020
Comme tout Pékinois ou Tianjinois, nous sommes embastillés chez nous cherchant à fuir ce soubresaut à l’allure de peste moderne, le 2019-nCoV ou la pneumonie de Wuhan. Dehors, les rues sont désertes, les restaurants vides, ambiance glauque. Règne un calme trompeur car derrière les murs, c’est la sidération. L’on épilogue à tout va sur le virus. Quand en viendra-t-on à bout ? Quand sonnera le retour à la normale ? Ce que l’on sait, c’est que la bête ne s’encombre pas de manière. Volage et vicieuse, peut-être irascible, elle semble se moquer de barrières opaques. Elle se glisse à toute allure parmi les interstices, contourne le moindre obstacle. Déjà elle fend l’armature immunologique des plus faibles. Car la bête est sans pitié pour le grand âge, les souffreteux, les miséreux. On veut la croire totalement tellement inhumaine pourtant elle fait corps avec les humains avec une aisance déroutante.
Nous avons foi en la science. Nous sommes convaincus que les laboratoires chasseront de sitôt l’hydre. Nous prions pour que les batteries d’essai clinique en cours lui fassent rendre l’âme. Aujourd’hui, notre confiance a augmenté d’un cran. A Tianjin et Beijing, les services sanitaires se sont présentés à nos portes. D’abord, nous avons hésité à ouvrir, craignant d’avoir affaire à un potentiel malade. Devant l’insistance, nous accédons à leur demande. Ils venaient s’enquérir de l’état de notre santé en se mettant à notre disposition. Nous sommes rassurés par la détermination des autorités chinoises. Tout est à l’œuvre pour chasser la bête.
Celle ci n’est plus autant chinoise qu’on ne le pense. Aidée et portée par une mondialisation fébrile, elle cherche inexorablement des terres d’accueil. Elle siège déjà dans de nombreux pays, à l’affût de masses humaines à éprouver. Cette bête a tout de la mentalité d’un conquérant sans scrupule, indifférente à tout. Bravant les frontières, elle courtise partout les plus faibles. A Pékin et à Tianjin et en union avec nos amis de Wuhan, nous pensons qu’il ne faut pas que seule la Chine se mette en quarantaine comme elle s’y emploie dans l’urgence, avec les moyens du bord. Cela pourrait être insuffisant. C’est au Monde de reprendre sa respiration et se mettre en mouvement pour endiguer le mal comme il devrait le faire autant pour tous périls menaçant la Terre. Ici, en Chine, emmurés dans nos appartements, l’on murmure ce proverbe : 事在人为 shì zài rén wéi. Tout est la portée de l’homme !
Catherine Laurent, réside à Pékin
François de la Chevalerie, réside à Tianjin
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.