France Chine : A quand le prochain souffle ?
Posté par ITgium le 25 avril 2013
Les récits de jùn mǎ 俊 马 故事 (François de la Chevalerie)
Le 27 janvier 1964, par la voie d’un bref communiqué, la France reconnaissait la République Populaire de Chine.
A la surprise générale, elle bousculait l’ordre établi, levant sine die l’ostracisme diplomatique dans laquelle les puissances occidentales tenaient alors ce pays.
Ce geste symbolique présageait un compagnonnage fraternel et inédit entre deux vieilles nations.
Longtemps privilégiées, les relations se sont doucement enlisées dans le convenu se muant en une amitié de raison au gré d’un agenda calé sous des contraintes économiques, des signatures de contrat, des souscriptions de dette.
A ce jeu, le calcul l’emporte sur une réelle connivence.
L’on guette l’autre, l’argument au point, l’œil rivé sur les comptes.
Inévitablement, les démagogues s’en mêlent, pointent l’ange noir, commode bouc émissaire.
Bruissent des commentaires à l’emporte pièce comme ce fut le cas lors des jeux olympiques de Pékin en 2008.
Enfermée dans ces seules considérations, fatalement l’énergie croisée s’essouffle.
Dès lors chaque pays se compose une partition à contretemps de son Histoire.
Sévèrement bousculée par la crise, gangrenée par l’idée du déclin, la France remorque avec peine son idée d’universalité.
De son côté, malgré le renouveau de sa puissance, le corps embué par la pollution et les infections sanitaires, la Chine peine à répandre un modèle culturel à couverture mondiale digne de l’American Dream.
Voilà deux pays au socle fragile, chahutés dans leurs propres murs.
Au lieu de s’enferrer dans une seule lecture économique et financière des enjeux du monde, mieux vaut jouer une autre partition, celle de l’établissement d’un pacte culturel, une arme bien plus efficace pour endiguer les malentendus, chasser les peurs, dessiner une perspective.
Naguère, le Général de Gaulle évoquait la Chine de toujours, la « France de toujours » doit aujourd’hui faire acte d’audace en accompagnant ce grand pays dans ses changements.
A son tour, la Chine doit redonner goût à la France à ses rêves de grandeur, favorisant l’émergence de nouvelles idées.
Chacun se mouvant ensemble, se renforçant autant, ce retour à l’Histoire.
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