Zhang Ziyi, l’actrice la plus détestée de Chine ?
Posté par ITgium le 3 août 2012
Les récits de jùn mǎ 俊 马 (François de la Chevalerie)
Zhang Ziyi, l’actrice la plus détestée de Chine ?
Zhang Ziyi est une actrice chinoise de bonne renommée.
Le compliment est glissant car la renommée vaut autant dans l’honneur que la débâcle.
Elégance naturelle, visage aux beaux traits, corps menu comblé par un zeste de poitrine.
Belle, selon mes critères.
A 33 ans, Zhang Ziyi a connu une carrière fulgurante.
D’abord danseuse, très tôt remarquée par le réalisateur Zhang Yimou, elle porte son art dans des films d’action moyenâgeux où elle virevolte dans l’air, bataillant seule contre d’affreux machos, les détrônant d’un coup d’aile.
Bravant sa réputation de Geisha, elle expédie tout un restaurant aux catacombes.
Un jeu égal, sans surprise mais plutôt bien mené. Son aura allant croissant, elle se prête à d’autres registres.
Elle se donne un air de madone avertie, joue les femmes de son temps.
Caractère abrupt, le mot cinglant, aimant dresser son torse sous les projecteurs, elle compose au cinéma et, selon les meilleures sources, aussi dans la vraie vie.
Fatalement, elle déboule à Hollywood.
Heureuse prise !
Les producteurs américains raffolent de petites chinoises. Non pour leurs atours, plutôt pour la cagnotte ! Lorsque les majors vacillent, il faut aller chercher l’argent là où il se trouve, aujourd’hui dans les bas de laine de milliardaires affreusement ploucs du Zhejiang ou de Fujian, d’imparables vendeurs de babioles.
On la voit rapidement dans les bras d’un Israélien vertueux lequel compte déjà à son palmarès de belles pièces.
L’affaire tourne court car Zhang Ziyi forme le souhait de fonder une famille. Ce n’est pas trop le genre d’Hollywood, le mariage valant surtout comme un prête-nom commercial.
Elle retourne alors au pays, acquiert une belle demeure à Pékin.
Sereine donc ? Répit de courte durée !
Alors que la Chine pleure les disparus de tremblement de terre du Sichuan, Zhang Ziyi s’emmêle les pinceaux. Elle annonce que des millions seront versés au soutien des malheureux. Mais la manne s’avère bien plus légère. Bruit un air de trahison.
Choqué, le chinois de la rue la courrouce en se grattant le ventre.
De son côté, la chinoise applaudit la maladresse. C’en est fini, pense-t-elle, de cette mijaurée qui flatte le (mauvais) goût occidental.
Jalousée pour les millions qu’elle empoche pour chaque tournage, beaucoup lui reprochent d’avoir courtisé l’affable réalisateur Zhang Yimou pourtant marié. Comment peut-on être la Reine du cinéma et une garce ? s’interroge-t-on dans la chine profonde.
L’on attend le couperet ! Voilà qu’il s’annonce dans une rocambolesque histoire.
Naguère enfant prodige du régime, Bo Xilai est sur la rambarde. Devant les agissements supposés de sa femme, le chef de la police de Chongqing demande la protection du consulat américain. Un anglais trouve la mort, d’autres trépassent étrangement, le mal se propage. Sérieux coup de vent à la veille du changement de l’équipe gouvernementale en 2013.
Plutôt que de mettre en danger le système, mieux vaut fendre l’affaire sur de fausses pistes.
Quelle belle proie, cette Zhang Ziyi ! Menteuse et garce, vendue à l’Amérique, vendue à l’argent, sujette à la vindicte populaire. Parfaite en ange maudit ! Dans l’urgence, on lui taille un costard.
Selon un journal de Hongkong, elle aurait partagé la couche de Bo Xilai, facturant la nuit à 1 million de dollar. De manière industrielle, elle aurait loué son corps à des caciques, des milliardaires. Le tout aurait rapporté une coquette somme, cent millions de fois le salaire d’un misérable ouvrier dans une usine du Guangdong. Retenue sur le territoire chinois, la belle est enjointe de s’expliquer.
La mèche est un peu facile, la méthode barbare.
Pauvre Zhang Ziyi !
Sans doute souffre-t-elle de l’arrogance des jeunes vedettes mais mérite-t-elle vraiment l’assaut de la rumeur, l’acharnement, la destruction ?
Zhang Ziyi, femme la plus détestée de Chine ?
Quel beau rôle de composition ! Un film que l’on attend avec impatience, un emmêlement d’images, une vie de rêve inévitablement entaché par le sort.
De l’amour, des hommes, une suite, une fin, le bonheur du cinéma.
Portrait image de Zhāng Zǐyí (1979)
Malgré sa renommée sulfureuse, c’est une femme ravissante.
Trop sur les devants de la scène, elle est honnie par une partie de la Chine.
A son encontre mille soupçons.
A mon avis, elle sera pleinement heureuse lorsqu’elle donnera à sa vie un élan romantique.
Un français aimable et élégant, fin connaisseur des usages et des Lettres chinoises, pourrait volontiers y répondre et répandre chez elle l’idée du bonheur.
Avec en partage ce slogan :
Omnia vincit amor (L’amour triomphe de tout).
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