• Tianjin, Chine

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  • Articles récents

  • Teresa Teng Dèng Lìjūn 邓丽君

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    Le regret de ma vie est de ne pas l’avoir rassurée en 1992 devant l’église de Saint Germain des Près.
    N’avais-je pas compris que sa voix chaleureuse et douce allait porter l’âme de la Chine encore pour de longues décennies ?
    Brutalement, ce jour là, son visage se glace d’effroi.
    Elle reprend sa respiration, baisse légèrement la tête, les yeux fuyant.
    Glisse une larme sur sa joue.
    Une autre encore.
    Elle pose délicatement sa main au visage, cherche à réprimer une soudaine tristesse.
    Ma belle endormie, je l’aime toujours, sa voix, sa beauté, ce goût à la vie.

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  • Liú Yáng (刘洋)

    Liú Yáng (刘洋)

    « Une femme tel un rêve
    Un rêve perché loin dans le ciel, désormais à notre portée sous les couleurs d’une femme d’exception. »
    Tels étaient les mots du Xinyang Daily, le jour du lancement de Shenzhou 9, lancé le 16 juin 2012.
    A l'âge de 33 ans, originaire de Línzhōu (林州) dans le Henan, Liú Yáng est devenue la première spationaute chinoise (háng tiān yuán 航天员).
    « N’est ce pas la meilleure promesse d’avenir que de laisser une de nos femmes contempler depuis le ciel, l’œil plongeant, le regard avide de beauté, la Chine éternelle ? » souffle un internaute.
    Liú Yáng occupe le grade de commandant dans l'Armée populaire de libération (Zhōngguó Rénmín Jiěfàng Jūn) et membre du Parti communiste Chinois (Zhōngguó Gòngchǎndǎng).
    « Ma Terre, celle de centaines de millions de chinoises. Je porterai leur espoir, leur parole, leur rêve loin dans le ciel, toute honorée que je suis de voler dans l’escape en leur nom. »

  • Lin Huiyin

    Lin Huiyin

    Un ami m’a dit : si tu veux connaitre la force romantique d’un couple chinois, plonge toi dans la vie de Lin Huiyin et de Xu Zhimo.
    Couple illégitime, s’aimant dans l’ombre, se chahutant.
    Xu Zhimo admirait par trop celle qui deviendra la toute première architecte de chine.
    Dans sa quête d’amour, il s’abîme, l’abîme aussi.
    Le temps enfin de se dire Adieu et ils meurent tous deux comme enlacés vers le même destin.

  • Sòng Qìnglíng, Madame Sun Yat-sen 宋庆龄

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    Sòng Qìnglíng, Madame Sun Yat-sen, deuxième épouse du Père de la Chine moderne offrait une beauté sage telle que je les aime.
    A la mort de ce dernier, a-t-elle conçu une affection particulière pour Israel Epstein et Edgar Snow, deux fervents soutien de la révolution chinoise ?
    Dieu seul le sait mais si d’aventure j’avais été dans les parages, je lui aurais dit : « L'amour de la patrie est notre Loi. (Amor patriæ nostra lex).
    Mère de la Chine moderne (guomu), elle a accompagné le peuple de Chine dans ses heures sombres et de gloire.
    Deux semaines avant sa mort, elle devient la Présidente honoraire de la République populaire de Chine.

  • Yang Likun

    Yang Likun

    Danseuse et chanteuse, en son temps, on la surnommait la Judy Garland chinoise.
    Membre de l’ethnie Yi, elle est la neuvième d’une fratrie de onze enfants, ce qui lui vaut le surnom de "Xiaojiuer".
    Elle a joué dans de deux célèbres comédies musicales avant d’être totalement détruite par la révolution culturelle.
    Laminée à tel point qu’elle ne reviendra plus jamais sur scène.
    Pour ces deux raisons, je l’adore plus que tout – son talent comme son courage – et je me rends souvent sur sa tombe à Shanghai.

  • Lin Chi-ling 林志玲

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    Lorsque je l’ai rencontrée la première fois, son visage était sévère, comme intraitable.
    Jonglant avec les contrats publicitaires, Chiling Lin n’avait alors aucune inclination à offrir au tout venant un sourire fut-il pâle.
    Dans son sillage, son agent publicitaire m’avertissait.
    « Au prix coutant de plusieurs dizaines de milliers de dollars, chaque seconde valant son or, vous serez vite ruiné. »
    Longtemps après, je l’ai croisée.
    Elle venait d’être exclue d’une superproduction.
    La larme à l’œil, elle m’aperçut dans un coin d’ombre.
    Cherchant à chasser ce désordre, elle laissa filer un sourire sincère sur son visage cependant défait.
    Je lui ai alors dit :
    - Lacrimis struit insidias cum femina plorat (Lorsque la femme pleure, elle tend un piège avec ses larmes, Dionysius Cato)
    - Non ! a-t-elle répondu, je pleure avec mon cœurs, je souris avec mon cœur.

  • Yang Liping 杨丽萍

    Yang Liping

    Quelle drôle d’aventure, la vie !
    La première fois, j’allais à reculons voir sa chorégraphie "Dynamic Yunnan". Tout grognon, soupirant d’ennui.
    Divine surprise ! Rarement ai je été autant bousculé dans ma vie !
    Le rideau tombant, j’applaudissais à tout rompre l’épopée des 26 tribus du Yunnan.
    Le lendemain, reprenant mes quartiers dans la même salle de spectacle, je l’applaudissais plus encore
    Ce soir là, je me faufilais dans les coulisses.
    Je la retrouvais méditant devant un the Jasmin.
    - Puis je vous connaitre ? Demandais-je dans un sursaut.
    - Serait ce trop tôt ou trop tard ? Je n’ai plus l’âge à me faire fêter mais j’ai l’âge de comprendre.
    Je lui ai dit tout ce que je savais sur les entrailles du Yunnan, un bataillon de mots.
    - Le brouillard est parfois intense à Xishuangbanna, l’on ne voit pas l’on devine seulement.

  • Li Bingbing 李雪

    Li Bingbing (48)

    - Toute jeune, me dit-elle, je n’avais pas la moindre intention de devenir actrice. Je souhaitais alors apprendre aux jeunes enfants la lecture, le savoir.
    Cependant, en 1993, une proche lui suggére de faire un tour au très renommée Shanghai Drama Institute in 1993.
    - J’y suis allé en un coup de vent. Ce jour là, un vent trop fort peut être, j’y suis restée le temps d’une saison.
    Dès 1999, dans le film Zhang Yuan's Seventeen Years (1999), elle noue avec la célébrité. La voilà propulsée au rang des meilleures actrices lors du 12th Beijing College Film Festival.
    Viennent les propositions Hollywoodiennes : Resident Evil, Transformers.
    - Je ne me laisse pas emporter par ce furieux coup de vent, je reste moi même, heureuse dans ma tête, le regard rivé vers des enfants à qui je lis des poèmes.

  • Zhang Jingchu (張靜初)

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    Lorsque je la rencontre, je lui demande pourquoi diable avoir changé ton prénom ?
    - Jing, ceint en or, n’est ce pas le plus merveilleux des prénoms ?
    - Jingchu, c’est le mien dorénavant, ceint en or, en argent, en bronze.
    Diplômée de la fabuleuse Central Academy of Drama de Beijing, (Zhōngyāng Xìjù Xuéyuàn), Jingchu enchaine les rôles.
    Inquiète, l’âme en peine, luttant contre l’homme, belle toujours.
    Bientôt elle est portée aux nu par Time magazine, belle Asia's Heroes de notre temps.
    Je l’interroge encore :
    - Est ce de trop tout cela lorsqu’on s’ébat encore avec la jeunesse ?
    Se dresse un sourire sur son visage.
    - Je me souviens de mon premier cours de diction
    Agnosco veteris vestigia flammæ, je reconnais la trace de mes premiers feux. Virgile, l’Énéide,
    De mes feux mal éteints j'ai reconnu la trace. Racine, Andromaque.

  • Faye Wong 王菲

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    D’abord, une inquiétude.
    Elle fait la une de Time Magazine.
    Aurait-elle la grosse tête, enflée à jamais ?
    Agréable objet à l’usage des médias occidentaux à la recherche d’une icône chinoise bon teint, plutôt jolie, prêtant sa voix sensuelle à de belles chansons.
    Je la croise, l’interroge.
    Elle retient ses larmes.
    Une chanson file entre ses lèvres.
    Elle raconte la naissance de sa fille.
    - Comme le temps avance inexorablement, je ne verrai plus la lumière dans 50 ans mais ma fille sera toujours de ce monde, portant la mémoire de sa maman.
    Je la taquine alors.
    - La présence sur Terre le temps d’une vie, est-ce bien utile ? N’avons nous pas mieux à faire en restant dans l’au-delà ? Que d’infortune pour une musique connue, celle d’une mort annoncée ?
    Elle porte alors son regard sur une affiche qui domine son appartement.
    Des enfants à l’air hagard, le visage en sang, sous les décombres d’une maison.
    Le souvenir de l’effrayant tremblement de terre du Sichuan (2008).
    - J’ai chanté pour eux. Lorsque j’ai vu sur leur visage glisser un sourire, je me suis dis que mon existence avait un sens.

  • Fan Bingbing 范冰冰

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    Fraiche et généreuse, telle est Fan Bingbing alias Jin Suo, allant et venant élégamment, dans le film Taiwanais Princess Pearl (1997).
    Certains se demandaient alors comment cette toute jeune femme, âgée seulement de 17 ans, se muerait dans le monde âpre et violent du cinéma.
    L’ayant approché à cette époque, je l'interroge sur ses rêves.
    Elle en rit, se laissant aller à une réponse audacieuse.
    - Comme le temps venant mais toujours au delà de mes espérances.
    Voilà qu’elle devient dans la décennie suivante l’égérie de marques commerciales de renommée, au million de yuan la prestation.
    Elle crée en 2007 son propre studio, le Fan Bingbing Studio (范冰冰 工作室 , Pinyin : fàn bīng bīng gōngzuòshì) et multiplie les productions.
    Je la vois encore dans les films Shaolin et Buddha Mountain.
    Au delà de mes espérances, disait elle.
    Je la retrouve alors autour d’un dangereux élixir, un mélange hasardeux de vodka et de tequila.
    Alors que je souhaite la questionner sur l’air du temps comme du plaisir de vivre, elle m’interrompt.
    - Je n’ai toujours pas atteint mes espérances.
    - Fan Ye (son surnom), lui dis-je, on vous accable de nombreux talents mais celui qui l’emporte, c’est votre incroyable détermination.
    - Bravo, Madame ! conclus-je en Français.

  • Zhāng Zǐyí 章子怡

    FOREIGN PRESS AWARDS

    Malgré sa renommée sulfureuse, c’est une femme ravissante.
    Trop sur les devants de la scène, elle est honnie par une partie de la Chine.
    A son encontre mille soupçons.
    Comme elle me l’a déclaré, d’une voix bien chaloupée : “Je suis phénoménalement ambitieuse”.
    Comment pourrait on lui reprocher de vouloir porter si haut, si loin, son si beau visage ?
    A mon avis, elle sera pleinement heureuse lorsqu’elle donnera à sa vie un élan romantique.
    Un français aimable et élégant, fin connaisseur des usages et des Lettres chinoises, pourrait volontiers y répondre et répandre chez elle l’idée du bonheur.
    Avec en partage ce slogan : Omnia vincit amor
    (L'amour triomphe de tout).

  • Wei Wei 韦唯

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    Il est toujours dangereux de se frotter avec une icône nationale, une Madame aux mille chansons dont le si beau Today is Your Birthday utilisé comme thème de la fête nationale chinoise.
    Lorsque je la rencontre à Hohhot, en Mongolie intérieure, ville de sa naissance, je cherche mes mots, la voix légèrement tremblante.
    Elle me rassure par un sourire puis elle m’interroge :
    - Ai je le droit de dire la vérité ?
    J’acquiesce favorablement.
    - Je suis heureuse d’être chinoise comme je suis fière de mon pays, de mon peuple, de mes ancêtres et de tous ceux qui me succéderont sur une Terre que j’aime tant.

  • Zhang Zilin 张梓琳

    Zhang Zilin

    Certains s’amusent à taquiner ce qu’ils nomment peu élégamment Madame l’échalas.
    C’est vrai que du haut de sa grande taille (1,82m), augmentée par des escarpins à la courbe vertigineuse, Zilin domine le monde, souvent des nabots qui la mitraillent de photos.
    Miss World 1987, elle pourrait en tirer quelque arrogance.
    - Nullement, seule m’importe l’idée de bonheur ! s’exclame-t-elle avec vigueur.
    Je l’interroge alors.
    - Le bonheur étant si rare, comment s’y prendre pour le retenir à soi, le répandre ensuite ?
    Elle sourit avec un tel ravissement, une telle assurance, le regard chaleureux, que son idée du bonheur se propage naturellement dans les âmes.

  • Jane Zhang

    Jane Zhang

    Lorsque je l’ai vue chanter pour la première fois Huà Xīn (畫心; Painted Heart) musique tirée du film Painted Skin (畫皮), j’ai été saisi par le timbre de sa voix s’en allant sans hésitation vers de belles hauteurs.
    Lorsque je l’ai revue envelopper sur des notes longues la fresque musicale de Kitaro “Impressions Of The West Lake », je l’ai admirée, applaudissant à tout rompre, lançant sans compter des « Bravo ! ».
    Tout comme je me laissais alors surprendre par son regard où se mêlent tristesse et mélancolie.
    Sans doute Jane portera-t-elle longtemps sur son visage la douleur du divorce chahuté de ses parents alors qu’elle avait tout juste 13 ans.
    Peut être est-ce cette souffrance la raison d’une force inébranlable qui lui a fait gravir tous les échelons : première place dans la compétition la plus courue en Chine devant plus de 400 millions de téléspectateurs (super girl), devenant l’invitée vedette du Oprah Winfrey" talk show, côtoyant même les Pink floyd.
    Dieu sait où les vents l’emporteront !

  • Pan Hong

    Pan Hong

    Toute la force de cette femme repose sur un effroyable souvenir qui la tient jusqu’à ce jour.
    Le suicide de son père, honni, écrasé, laminé par de lamentables gardes rouge durant la révolution culturelle.
    Du coup, chez elle, l’essentiel, c’est de vivre par dessus tout, droit dans ses bottes.
    Merveilleuse actrice, je l’ai rencontrée plusieurs fois en sa qualité de vice présidente de l’association du Cinéma Chinois.
    Chaque fois, elle ouvre le bal sur ce bon mot :
    « Tant qu'il y a de vie, il y a de l'espoir (Dum vita est, spes est). »

  • NE PAS DIABOLISER LA CHINE !

    Là, gisant sous nos pieds, le venin se répand.
    Tout doucement s’insinue dans l’opinion l’idée que la Chine est un pays hostile, la charge s’invitant bientôt dans les campagnes électorales.
    Que lui reproche-t-on exactement ?
    De laminer nos industries dont certaines sont moribondes depuis longtemps ?
    De détruire l’emploi ?
    De laisser exsangue nos économies ?
    De porter atteinte à notre modèle social ?
    Par delà le factum, levons le voile sur une hypocrisie.
    D’aucuns pays ne souhaiteraient pas connaitre le développement économique de la Chine ?
    Que ces thuriféraires fassent preuve de cohérence !
    Si d’aventure ils envisagent une mondialisation à géométrie variable, qu’ils dénoncent alors toutes les déclarations onusiennes favorables au développement et ainsi de la marche inexorable du monde !
    Comment reprocher à une nation naguère famélique de s’en sortir ?
    Cette civilisation par cinq fois millénaire prend une revanche sur l’histoire.
    Elle s’y accomplit avec une volonté dont beaucoup de pays gagnerait à s’inspirer.
    Certes le pays n’a pas choisi le modèle démocratique mais quiconque le connaît mesure la détermination des pouvoirs publics à augmenter le niveau de vie de sa population. Assumant les tâches régaliennes, l’Etat donne le rythme, rectifie les débordements tout en laissant libre cours à l’initiative privé.
    Cet engagement rappelle celui de l’Etat Français au lendemain de la guerre ou au début des années 60.
    Tout doit être fait pour améliorer le menu quotidien et abolir l’apostrophe trop souvent entendue sur les bords du Chang Jiang : « qu’as-tu mangé ce matin ? »
    Francois de la Chevalerie, 2007

  • Dong Siyang

    D-Siyang

    Dong Siyang est jeune, la plus jeune du lot.
    La plus belle aussi, comme elle se réclame.
    A 21 ans, elle est déjà Présidente Directeur général d’une société de média établie à Hongkong.
    Surnommée la beauty CEO, elle se laisse tellement surprendre par une gloire acquise si tôt qu’elle écrit à 23 ans propre biographie "21-year-old woman president".
    - Je me trouvais vieille, me confie-t-elle, il fallait que je fasse le point en retraçant ma vie
    Bien qu’elle s’ajoute des titres usurpés, le livre est un best seller.
    De Shenzhen à Dalian, des jeunes femmes chinoises se l’arrachent, certaines bien plus âgées que Dong Siyang.
    Toutes rêvent de gloire et de passion.
    Ou du besoin naturel d’être aimé par un homme ou par ses pairs.

  • POLLUTION DE L’AIR EN CHINE (TIANJIN)

    A 120 Km de Beijing, Tianjin, 11 millions d'habitants, est une ville en plein développement. Autour des anciennes concessions occidentales et du fleuve Hai, les grattes ciels pullulent. Dans les faubourgs, les zones de développement industrielles s'étendent de toutes parts, depuis des ateliers de production à de prestigieuses usines comme la future ligne d'assemblage d'Airbus. Le tableau serait enthousiasmant si une contrariété de taille ne venait le tempérer, l'air de Tianjin est empoisonné ! Ne se comptent plus les polluants avérés qui interagissent en entre eux ou s'agglomèrent à d'autres paramètres (UV solaire, ozone, humidité de l'air, acides, etc.). Comme partout en Chine, les raisons de la pollution de l'air sont établies : explosion du trafic automobile, croissance de l'activité industrielle, utilisation soutenue du charbon, dégagement incontrôlé et… bienveillance des autorités. Découpé en 17 districts sur une étendue de 11 920 Km², Tianjin offre une variété inégalée de composites volatiles que tout visiteur serait bien avisé de connaître. Dans les districts portuaires et périphérique de Tanggu et Dagang, les relevés concernant le monoxyde de carbone s'accordent sur des chiffres approchant 250 mg/m3 d'air alors que la norme recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est de 20 mg/m3. La présence d'incinérateurs, de chaudières industrielles et de fours d'affinage justifie ce record. Dans ces quartiers, l'air est également balayé par des rejets de dioxyde de soufre à hauteur de 600 mg/m3 alors que le niveau de référence est de 20 mg/m3. Dans le district de Hangu, le seuil d'alerte au dioxyde d'azote (NO2) est souvent dépassé (400 µg/m3 en moyenne horaire). En centre ville, dans le quartier de Heiping district, les concentrations en fine particules sont de l'ordre de 150 /300 µg/m3 alors que les normes européennes fixent le seuil d'alerte à 20µg /m3. Aux gaz d'échappement des véhicules s'ajoute la circulation du vent. Venant du bassin du Bohai, brassant déjà toutes sortes de composites, il tourne en rond sur Tianjin, favorisant l'agrégation des particules chimiques. Vous avez alors l'impression de vous trouver au coeur d'une raffinerie. Vos mains sont noires, encombrées de manière permanente par un agglomérat de poussière visqueuse. Aux portes des universités de Tianjin et Nankai, la pollution est tellement prégnante qu'elle envahit les habitations. Pour pallier à cette situation, des surodorants destinés à masquer l'odeur sont régulièrement déversés dans les rues. Si cette pratique apporte un mieux, il n'est pas sûr que l'accouplement entre émanations chimiques et molécules de désinfection soit correctement maîtrisé sur le plan sanitaire. Résultat, à Tianjin, les pathologies liées à la pollution de l'air ne cessent de croître. Dans les hôpitaux, les patients asthmatiques se bousculent avec des augmentations annuelles de 15 %. Cependant aucun chiffre n'existe sur les décès prématurés attribuables à la pollution atmosphérique. Toutefois selon la délégation à la santé de la ville, le nombre de morts de cancer a augmenté de 18% en 2006, de 16 % en 2007. Malgré cela, les autorités sont hésitantes sur la marche à suivre. D'un côté, elles encouragent les acteurs industriels à faire des efforts, de l'autre, aucune fermeture de sites polluants n'a été envisagée dont certains se trouvent pourtant au coeur de la ville. Pas davantage de restrictions n'a été apportée à la circulation automobile. Dans tous les cas, le système surveillance de la pollution atmosphérique de Tianjin mériterait une refonte totale, notamment, avec un accès plus libre à l'information, des relevés plus réguliers et des systèmes d'alerte. François de la Chevalerie
  • François de la Chevalerie (Junma)

    Mi appellido Chino es Junma (Bonito caballo). Por lo presente, asumo el cargo de director de dos empresas : CHINA MESSENGERS, la cual se dedica al manejo de proyecto de montajes industriales en el ámbito del sector ambiental y las energías renovables y PANEUROCHINA, la cual desarrolla técnicas de valorización para los sedimentos, sanos o contaminados (barro de mar) y su explotación con el fin de fabricar materiales de construcción. Las dos compañías están ubicadas en Tianjin. . Dentro de mis actividades, ambiciono favorecer el desarrollo de nuevas tecnologías o procesos tecnológicos (estudios, validez técnica, unidad piloto, definición de las normas, etc.) en los países emergentes.
  • LES CHINOIS ET LE RACISME EN FRANCE

    Comme les autres asiatiques, les chinois répugnent à descendre dans l’arène. Discrets, profil bas, ils font rarement entendre leurs voix. De surcroît, ils protestent peu contre les discours ambiants hostiles à la Chine. Quand ils s’affirment, ils agissent doucement, à mots comptés. Ils rapportent alors leur opinion sans chercher nécessairement à réajuster celle de l’autre. Nullement n’ont-ils à souhait d’en découdre. Nullement s’emportent-ils gratuitement. Aucun mot en trop, de mot inutile.
    Depuis plusieurs années, à Paris, le chinois est la cible désignée des voleurs dont beaucoup opèrent avec une rare violence. Supposé nanti en argent liquide, il serait un morceau de choix. Le chinois, l’argent. Donc une race et son prétendu attribut.
    L’année dernière, les chinois s’étaient émus de cette situation, exigeant plus sécurité. Une année s’est écoulée sans progrès, culminant avec la mise en coma de l’un des leurs.
    Déçus par l’absence de réponse des pouvoirs publics, ils ont repris le chemin de la rue en se drapant de l’étendard français et en scandant les principes de la République. Ils s’y sont prêtés courageusement en prenant le risque de s’attirer les foudres de l’Ambassade de Chine. Fort active, celle-ci ne goute guère aux manifestations publiques de ses membres. Qu’importe ! Les chinois de Paris ont fait confiance à la liberté de s’exprimer qu’ils ont acquise en France. Sans déraper. Nullement n’ont-il placé ce rendez vous sous l’angle d’une confrontation communautaire alors que leurs agresseurs n’en font pas mystère. Nullement n’ont-ils blâmé la France.
    Pourtant, lors de ce défilé, ils étaient bien seuls. Entre eux presque uniquement. De-ci delà, des amis, quelques conjoints. Peu de solidarité comme si cette cause ne pouvait suggérer l’émotion.
    Aucune association anti raciste, aucune figure politique ne s’était jointe. Le peu d’enthousiasme à les soutenir ne suggère-t-il pas l’existence de discours ambivalents ?
    D’associations antiracistes justifiant ainsi leur existence mais indisponible dès lors que le fait rapporté pourrait gêner aux entournures une autre communauté, celle-là plus turbulente sur la place publique. Est-il possible de tolérer pour les uns ce que l’on envisage pas pour les autres ?
    De politiciens se donnant bonne conscience, tantôt se voilant la face, tantôt agissant, comme pour mieux s’exonérer de l’obligation de s’investir réellement sur le sujet, indistinctement de la race, loin des convenances.
    De politiciens encore qui sous prétexte de lutte contre la mondialisation accable la Chine de tous les maux alors que ce pays fut-il important participe comme d’autres à la relève de l’Occident : l’Inde, le Brésil, le Vietnam, les pays du golfe, l’Afrique du Sud et beaucoup d’autres. Bien plus que la moitié de l’humanité ! Quel est donc cet étrange dessein consistant à faire du chinois l’unique bouc émissaire ? Ceux là mêmes qui s’y emploient, n’ont-il pas en mémoire d’affreux souvenirs ? Ceux là mêmes ne sont-ils pas devenus les meilleurs alliés de voyous racistes qui sévissent, le plus souvent impunis ?
    D’un politicien enfin qui s’étourdissant dans des formules vante un axe black blanc beur contre les chinois.
    De ce drôle d’artifice à géométrie variable, il se pourrait bien que l’anti-racisme souffre d’un manque d’harmonie en France.
    François de la Chevalerie (Tianjin) et Jing-Chao Zhao-Emonet (Paris)
    Juillet 2011

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    ITgium

  • jùn mǎ 俊 马

    Grande muraille

    Résidant à Tianjin (天津) et à Qingyuan (清远 ), Province du Guǎngdōng (广东), je suis un entrepreneur (qǐ yè jiā 企业家) passionné par l’environnement, notamment, le recyclage des sédiments et la gestion des risques sanitaires.
    Au delà de mes activités professionnelles, je suis tombé amoureux (ài shàng 爱爱上) de la Chine dont j'aime parcourir les villes et les campagnes à la recherche du moindre secret, d’un bel éclat, m’en allant à l'aventure (mào xiǎn 冒险).
    Mon nom chinois est jùn mǎ (俊 马).
    Légère coquetterie dans le choix des mots, en Français : élégant ou gracieux cheval.

    François de la Chevalerie

  • Sòng Měilíng 宋美齡 Madame Tchang Kaï-chek

    Soong Mayling

    Dans les années 40 et 50, le rêve de tout homme était de rencontrer de Madame Tchang Kaï-chek, femme d’une élégance sublime et au charisme époustouflant.
    Elle disposait aussi d’un charisme époustouflant bientôt remarqué par Gary Grant qui disait d’elle :”Toutes les plus belles stars d’Hollywood ne valent pas le regard de Madame”.
    Dans les 40, elle parcourt les Etats Unis, prône l’intervention américaine aux côtés du Zhōngguó Guómíndǎng. Hollywood l’admire, la célèbre comme une Reine mais Roosevelt puis Truman boude la belle Dame.
    Dotée d’une forte intelligence, Sòng Měilíng occupe inlassablement mon esprit comme le révélateur de la grandeur du peuple de Chine.

  • Catégories

  • Femmes chinoises

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  • Eileen Cheng 张爱玲

    Eileen Cheng 张爱玲

    Eileen is highly regarded as one the most famous Chinese writer, inspiring generations of readers. Her name enlightens the most inner thoughts of a woman.
    Let me start with “Love in a Fallen City” (倾城之恋) written by Eileen.
    Getting drawn into the quagmire of the Second World War, running through the streets, fleeing the bombs in Hong Kong, even worse the conservatism of a tiresome bourgeois life of Shanghai, an unlikely couple in on the way. She, a divorcee.
    Him, an outstanding womanizer.
    This story might seem pretty straightforward but what makes the difference in the total uncertainty of their situation, their future. Their emerging sharing life brings no hope, no future.
    It is only a matter of time before everything caves in. But not, despite all, love traces his way, exacerbated, unbreakable, reinforcing both.

  • Zhou Xuan 周璇

    Zhou Xuan

    Jolie Jade, son nom, offre une silhouette gracieuse, un charmant profil.
    Je l’ai revue au moins dix fois dans le film Les Anges du boulevard (馬路天使, malu tianshi) avec toujours une même question : comment le destin a-t-il donné vie à une femme aussi sublime ?
    Jamais Jolie Jade ne reçut de réponse, ses parents biologiques lui furent toujours inconnus.
    Je l’aimerais toujours, chantonnant à l’infini, Ye Shanghai.
    Morte trop jeune, s’en allant doucement vers l’autre monde.

  • Wang Danfeng

    Wang Danfeng

    Si j’étais né dans les années 20, je serais alors tombé éperdument amoureux de Wang Danfeng, célèbre actrice à la diction remarquable et au charme saisissant.
    Elle me fait souvent penser à Gene Tierney, un peu froide en apparence mais au tempérament chaleureux, ne s'en laissant pas compter.

  • Jin Xing 金星

    jinxing

    Issue de la minorité coréenne, Jing Xing cultive les particularismes les plus audacieux.
    Valeur mâle, valeur femelle, Jin Xing est passé de l’un à l’autre, d’un coupe d’aile.
    Sans trop d’éclat, devenant l’une des meilleures danseuses et chorégraphes de Chine.
    Colonel de l’armée populaire (Zhōngguó Rénmín Jiěfàngjūn), elle vit à Shanghai dont elle me dit :
    - Shanghai une ville complètement femelle. La ville des femmes alors que Pékin est la ville des hommes.
    Elle ajoute dans un murmure :
    - Ma vie est fantasque, une belle vie d’entre les vies de ce monde !

  • Sumo à Tianjin

    Tianjin

    Mon équipe de Sumo, le Tanggu Sumo Team, des combattants indomptables mais au cœur généreux, gagnant par deux fois (2010 et 2011) au tournoi des Clubs Sumo de Tianjin.

  • Tián Yuán 田原 (1985)

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    C’était un soir de décembre, la température avoisinait mois dix degrés,
    Un ami m’avait invité à la célébration de ses vingt ans de vie d’artiste.
    Dans des pièces enfumées, pétries d’odeurs d’alcool de riz, il m’a aussitôt indiqué la bonne porte.
    - Viens par là que je te présente, Tián Yuán, je ne sais comment la présenter mais ce qui est sûr, c’est qu’elle est dotée de tous les talents. Elle fut la Reine du Trihop chinois mais elle est encore actrice, scénariste.
    Visage discret aux lignes parfaites, une voix douce, Tián Yuán me raconte si bien, si honnêtement, si précisément, son roman, Zebra Woods que je la serre dans mes bras.
    Elle s’en étonne à peine, me demande si j’ai vu son premier film, Butterfly.
    Je suis honteux, très honteux, les bras pendants
    Elle s’éloigne alors.
    Le lendemain même, je visionne Butterfly pour lequel elle a reçu un prix.
    Elle n’avait alors que 19 ans.
    Une adresse exceptionnelle pour celle qui entend bientôt réaliser son premier film, cousu d’or celui là.

  • Peng Liyuan 彭丽媛

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    Depuis toujours, j’aime intensément cette merveilleuse chanson « Sur les plaines de l'espoir » où bat le cœur de la chine ancestrale, les souffrances et joies d’un grand peuple.
    Humble spectateur du gala annuel de la CCTV à l’occasion du nouvel an chinois, j’ai été transporté par une voix merveilleuse.
    Le corps tremblant, terriblement ému, je regardais cette belle femme qui avait si bien entonné l’air que j’aime tant.
    Laissant glisser un sourire sur son visage, elle remercia ensuite le public de sa voix douce.
    Et tous ceux qui comme moi, depuis Tianjin ou les provinces les plus reculées de la Chine, avaient gouté avec plaisir au spectacle.
    - Merci Madame, murmurais-je alors.
    Madame, la première de Dame de Chine.

  • Mián Mián 棉棉

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    Dure a été la lecture des Bonbons chinois où Mián Mián raconte l’univers glauque de la drogue et du besoin frénétique du sexe de la jeunesse underground de Pékin.
    Je suis parfois aveugle, loin de penser que la jeunesse chinoise puisse être à ce point sur la dérive, voguant vers la déchéance.
    La raideur des romans Mián Mián détonne dans univers littéraire chinois plutôt lisse, glissant doucement.
    D’ailleurs, la plupart sont censurés.
    Du coup, je l’ai interrogée.
    « Mes romans me permettent de survivre dans un monde de brutes, dans cette Chine dont on parle de la puissance restaurée mais qui n’est qu’un amalgame d’intérêts individuels, une machine où l’homme compte à peine.
    Alors dans ces conditions, comment survivre ?
    Se perdre dans la drogue et le sexe ?
    Ou se perdre dans l’écriture. »

  • Zhou Weihui 周衛慧

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    Comme j’avais beaucoup aimé son roman, Shanghai Baby (上海宝贝), je suis allé à sa rencontre pour la féliciter.
    Je voulais le dire a quel point j’appréciais le personnages de Coco lequel à travers son comportement et sa famille illustre parfaitement les contradictions de la chine contemporaine.
    Mélange de sexe, de drogue au risque d’un monde interlope.
    “ Vous savez, m’a t-elle dit, j’ai eu beaucoup d’ennui avec ce livre. Beaucoup d’exemplaires sont partis en fumée. Mais, comme il est toujours possible de renaitre de ses cendres, j’ai récidivé et je récidiverai toujours et inlassablement.
    Telle une pluie ne s’interrompant jamais. »
    Le soir même, j’ai poursuivis la lecture Wo de Shan (我的禅) plus doux tout de même que le précédent.

  • Shu qi 舒淇

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    Pour accéder à la notoriété, un choix douloureux s’impose à toute jeune ambitieuse, originaire de Taiwan, sans nom, sans relation.
    Quelque temps durant, il faut prêter son corps, se mettre dans l’ambiance.
    Aussitôt dans les rangs, Shu Qi fait merveille dans « Love is not a Game, But a Joke ».
    Plus tard, je la retrouve dans « Millennium Mambo » et « Three Time »s où elle excelle.
    Un dimanche matin, je la rejoins sur l’Avenue of Stars (星光大道) dans le quartier de Tsim Sha Tsui à Hong Kong.
    Sortant d’un festival de cinéma dédié aux stars hollywoodiens des années trente, avant que je ne l’interroge, elle s’exclame :
    - Made it, Ma ! Top of the world !
    Je suis laissé sans réponse, médusé.
    - James Cagney, White Heat !

  • Gong Li 巩俐

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    Sa renommée est un sacré piège car on la figure distante, accompagnée d’une ruée d’agents, de la morgue au visage, trainant autoritairement sa gracieuse silhouette dans les Palais Romains.
    Nullement, Gong Li est une femme qui adore la simplicité et l’inattendu.
    La voilà en scooter à Paris arrimée à un inconnu, un sans grade, rencontré au hasard d’une marche sur la grande muraille, cette fois pris au piège d’un délicieux rêve, l’amour.
    Quelle merveilleuse aventure que celle de rompre les amarres et de regarder sur la butte Montmartre le lever du Soleil cette fois bien et tendrement accompagné !

  • Coco Lee 李玟

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    Sa belle silhouette évoluant sur de nombreuses scènes, sa vie est une suite presque ininterrompue de disques accumulant prix et honneurs.
    La voix jonglant aussi élégamment entre le mandarin et l’anglais, cette hongkongaise de naissance ayant vécu très tôt aux Etats Unis incarne parfaitement le soft power chinois, ce moyen pour la chine d’étendre délicatement, sans coup férir son influence sur le monde.
    Cependant, au milieu de sa remarquable réussite, Coco a le cœur généreux, la larme à l’œil, laissant filer document sa voix pour soutenir les malades du SRAS ou du Sida, pansant la misère.

  • Sabino Cagigos – Sà bīn 萨宾

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    It is clear that Sabino Cagigos once called in chinese 萨宾 (Sà bīn) embodies the vitality of the today culture.
    Since long, thanks to his Catalan origin, Sabino has a fascination with labyrinths that cover his family background, his philosophical approach, mainly the troublesome western culture.
    The labyrinths represent the conflict between the artist and the world, narrated through a lifetime experience.
    After some vacillation, the route through the labyrinths is finally marked out.
    I found a symbolic similarity between them and the intelligence, the one of Sabino, the one of everyone, even the unskilled one.
    However, for the undogmatic Sabino, experiment remains open, a field of investigation always put into question.
    Nothing is set in stone.
    Everything is short-lived.
    And at the, the men dies.
    So the earth.
    So everything.
    So the Chinese women, Sabino Cagigos, their painter.

  • Zhou Xun 周迅

    zhou xun

    J’ai adoré, mille fois adoré, le film Dai Sijie 巴尔扎克与小裁缝 Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise.
    Pourtant, je ne comprenais rien au dialecte abscons que l’on parle dans le Sichuan.
    Cependant, je m’accrochais à la parfaite diction de Zhou Xun.
    Je l’ai aussitôt aimée comme on aime le soleil, la vie.
    Tel un pèlerin, sur son chemin de grâce, je suis alors allé à sa rencontre
    Elle venait de terminer lǐ mǐ de cāi xiǎng, The Equation of Love and Death (李米的猜想).
    - Vous semblez sortir tout droit d’un rêve !
    D’une main fragile, elle a dessiné un cercle.
    Apres l’avoir traversé en son milieu, sa main s’est dirigée vers le ciel.
    Elle m’a alors dit d’une voix douce légèrement chahutée par l’émotion.
    - Vous voyez d’où je viens, vous voyez où je vais !

  • Maggie-Cheung 張曼玉

    Maggie-Cheung

    Miss Hongkong en 1983, tout le monde déjà chérissait son regard, la beauté de ses traits, cette douce légèreté.
    Voilà qu’elle accomplit son destin dans l’un des plus beaux film chinois, Huāyàng niánhuá (in the mood for love) incarnant Madame Chan, tellement esseulée qu’elle s’éprend d’un autre solitaire.
    Nait alors l’un des plus beaux couples du cinéma.
    Silence, nous devons faire silence devant tant de sincérité, de discrétion.

  • Michelle Yeoh

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    Malaisienne, Michelle Yeoh est une chinoise de l’extérieur, libre dans sa tête, dans ses opinions.
    En raison d’un accident vertébral, frustrée de ne pas pouvoir entamer une carrière de ballerine, Michèle supplante toutes ses pairs en devenant Miss Malaisie en 1983.
    Sa beauté fait mouche auprès d’un millionnaire hongkongais avec lequel elle se marie et qui la mènera au premier rang du box office chinois.
    Sportive, elle assure elle même des scènes d’acrobatie, des sauts périlleux dans l’inconnu, parfois vers l’amour.
    Elle interprète la moins connue des sœurs Soong, Ai-ling Madame Kung, plus riche que les deux autres réunis, en posant un regard circonspect sur une chine par trop troublée.
    A 50 ans elle devient la Lady, Aung San Suu Kyi.
    Corps frêle, elle bataille contre les généraux, vouant à la vie un amour par dessus tout.

  • Paris en Chine

    Paris en Chine

    Le groupe Guangsha, premier promoteur privé de Chine, construit dans la banlieue de Hangzhou la résidence de Tiandu Cheng, littéralement, « la ville du ciel », qui est une copie des principaux éléments architecturaux de Paris avec un quartier haussmannien érigé au milieu de nulle part, à l'entrée duquel s'élève une reproduction de la tour Eiffel de 108 m de haut. Guangsha prévoit d'accueillir 100 000 personnes dans ce district. La fin des travaux est prévue pour 2015.

  • NE PAS AVOIR PEUR DE LA CHINE !

    Délocalisation ; pratiques commerciales ; croissance boulimique, vol technologique, dumping, extrême capitalisme, tout y passe, l’on ne sait où donner de la tête.
    Pointés du doigt, fauteurs de troubles, la faute aux chinois ! Tout est prétexte à nourrir le slogan, déjà mondial !
    A Paris, leur frénésie de rachat de baux commerciaux suggère l’hostilité. Dans les universités américaines, l’on stigmatise des promotions comptant jusqu'à 40 % des leurs.
    Au Mexique, « los malditos chinos » sont tenus pour responsables de la fermeture des maquiladoras.
    Au Maghreb ou à Madagascar, l’écroulement de la filière textile suscite la colère.
    A Dakar, l’on s’émeut de voir l’artisanat ancestral fabriqué à Canton. Les politiques s’en mêlent.
    L’augmentation du prix des matières premières et l’invasion des produits chinois abreuvent la démagogie.
    Dans la mêlée, des universitaires japonais lâchent l’incidente : le Japon a bien fait de mater la Chine dans les années trente ! De mal en pis, la chasse est sonnée.
    En Indonésie, plus d’une fois ! Partout les raccourcis s’imposent.
    Telle usine fermée !
    Telle magasin liquidé !
    Tel emploi perdu !
    Eux, toujours eux !...
    De deux choses l’une, soit le phénomène s’emballe et alors la confrontation est à craindre ; soit l’intelligence prend le dessus.
    Comment reprocher à un pays autrefois famélique sa soif de croissance et l’enrichissement de sa population ?
    Comment contester l’affirmation de sa nouvelle puissance ? Fière de son passé, la Chine l’est de son présent, de son avenir. Mieux vaut donc composer sans complaisance mais avec détermination.
    Même si la France est une puissance moyenne, elle peut jouer un rôle ne serait-ce qu’en raison de son image favorable dans l’empire du milieu.
    L’on aime la France et l’idée que les français seraient romantiques.
    Donc amicaux.
    Et l’amitié, c’est le nerf de toute énergie en Chine.
    Du côté des autorités, l’on observe que les modèles d’administration des deux pays présentent des similitudes : l’Etat s’engage, donne le rythme tout en laissant libre cours à l’entreprenariat privé.
    Ne doit-on pas s’appuyer sur cette appréciation pour hisser la France en première ligne dans le dialogue Occident Chine en y associant pas seulement les entreprises du CAC 40 mais l’homme de la rue, chaque français ?
    Mais seule une politique volontariste peut y conduire. Partout en France, doivent surgir des têtes de pont rassemblant français et chinois.
    De même, un effort sans précédent doit être mené en faveur de l’apprentissage du mandarin.
    Dans nos écoles, il doit être enseigné à l’égal de l’allemand ou de l’espagnol. Parallèlement, le français doit être promu en Chine.
    De surcroît, il faut encourager l’installation de français en Chine. S’en compte 7 000 actuellement, amenons ce chiffre à 50 000 !
    De notre côté, recevons des chinois, 8000 mille étudiants en 2005, 40 000 demain ! Favorisons aussi initiative et inventivité. En France, les mécanismes de soutien à l’exportation de produits ou de savoir faire favorisent les entreprises établies, rares sont les dispositifs financiers accessibles au tout venant.
    Pourtant la France dispose d’un incroyable vivier de talents (créateurs, chercheurs, entrepreneurs, artisans, etc.) mais beaucoup, faute de moyens, ne peuvent s’aventurer en Chine. Offrons-leur cette possibilité !
    Apportons à ce grand pays notre sensibilité, nos valeurs, notre humanité !
    En retour, il nous apportera ce qu’il nous manque terriblement aujourd’hui, une énergie constructive, de l’espoir. Ensemble, tordons le coup à la fatalité de l’histoire, aux préjugés, jouons contre les peurs !

  • QUELS SONT LES RISQUES D’UN TREMBLEMENT DE TERRE EN CHINE ?

    RAPPEL
    TANGSHAN (28 juillet 1976)
    Le tremblement de terre de Tangshan, épicentre du séisme, eut lieu le 28 juillet 1976 à 3 h 52 du matin.
    Tangshan dans la province du Hebei comptait alors environ un million d'habitants. Selon les chiffres officiels, le bilan du tremblement de terre, l'un des plus meurtriers de l'histoire, fut de 242 419 morts, alors que certaines sources en totalisent trois fois plus.
    Le tremblement de terre fit également de nombreuses victimes à Tianjin (20 000), distance seulement de 150 Km de Tangshan.
    SICHUAN (12 mai 2008)
    Plus récemment, le tremblement de terre dévastateur qui a frappé le Sichuan, le 12 mai 2008, a été ressenti à Tianjin comme d'ailleurs partout à divers degrés en Chine.
    Le séisme de magnitude 7,9 aurait été provoqué par la rupture d'une barrière rocheuse séparant deux plaques tectoniques lequel a provoqué des secousses en cascades. Ces barrières limitent en principe les effets des secousses telluriques. Il faut rappeler que rien ne laissait prévoir le séisme sur la faille de Beichuan, dans la zone de Longmen même si la présence de bordures de plaques tectoniques à cet endroit est connue. L'implantation de villes sur la zone d'intersection des plaques et la présence de barrages travaillent les sols. Aussi, le phénomène naturel n'est peut-être pas la première cause des terribles destructions et pertes humaines à Yingxiu, Beichuan et Nanba.
    QUELS RISQUES POUR TIANJIN ?
    En revanche sur la zone côtière, notamment à Tianjin, la possibilité de la survenance d'un tremblement de terre existe de manière précise. En cause, la structure géologique de la Chine marquée par une forte instabilité. Associée à la plaque eurasienne, la plaque du Chang Jiang bouscule sévèrement la région de Beijing, donc Tianjin. Toutefois, le phénomène naturel pourrait avoir aussi son importance. Couplé avec une sur-exploitation de terres, le bétonnage massif (extravagant)* des deux municipalités accroît la fragilité des sols. L'hypothèse d'une cassure terrestre n'est donc pas à exclure.
    En outre, il faut rappeler que l'élévation de Tianjin se situe à seulement 4 mètres de hauteur du niveau de la mer. Si d'aventure, les eaux du Bohai étaient le théâtre d'un tremblement de terre significatif, les ondes sismiques pourraient dégager une déferlante jusqu'à Tianjin. Tianjin. Les districts maritimes de Tianjin, notamment, celui de Tanggu, ne disposent pas de protection naturelle pas davantage de digues pour contrecarrer d'éventuels effets dévastateurs. De surcroît, la présence massive d'industries chimiques particulièrement polluantes dans cette zone pourrait entrainer des conséquences en chaîne sur l'écosystème de la mer de Bohai, déjà très abimé. Un tel événement pourrait être d'ampleur plus grave que celui intervenu le 26 décembre 2004.
    MOLLE PREPARATION
    Aujourd'hui, les autorités de la Municipalité sont peu préparées à l'éventualité d'une catastrophe naturelle. Certes des comptes rendus en rapport avec l'activité sismique sont disponibles au Bureau des Mines de la ville de Tianjin et au service des archives de certains districts. L'université de Tianjin dispose également d'un Département « Géologie » lequel procède à des études épisodiques. A la lecture de deux d'entre eux, je n'ai relevé aucune inquiétude particulière. L'on s'en tient, en conclusion, dans les deux cas, à un argumentaire fort peu scientifique à savoir que la répétition de tremblement de terre de Tangshan, survenu en 1976, ne pourrait avoir lieu avant 4000 ans !
    A ma connaissance (mais je me trompe peut-être), le système d'alerte demeure vague. J'ai plusieurs fois interrogé le service des risques de Tanggu sur le sujet, aucune réponse claire ne m'a été apportée. Or, faute d'une organisation extrêmement rodée, les conséquences d'un tremblement de terre pourraient être très significatives.
    François de la Chevalerie (Junma)
    Octobre 2009

  • Gigi Leung 梁詠琪

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    Quelle audace pour une totale de l’inconnue de se lancer dans l’arène violent du show biz avec un album au titre si narcissique sur Love Myself (1996) 愛自己 ?
    Elle assume élégamment cette impertinence.
    - Comment ne pourrais pas m’aimer ? N’est ce pas mie vie que je porte dans mon corps. Si je ne m’aimais pas ou en serais-je aujourd’hui, Meurtrie, dans le sang ?
    Défense imparable dont elle titre un beau sourire.
    La voilà s’exposant dans vingt films, enchainant les albums, cette grande fille s’offre tous les genres.
    Je l’arrête sur son chemin.
    - Attention, Gigi ! Tu souffres d’un asthme chronique. Je ne souhaite pas que tu sois emportée par le même sort que celui qui a arraché à la vie mon adorée Dèng Lìjūn.
    Gigi regarde alors vers le ciel.
    - Quand le moment sera venu, je me laisserai emporter, doucement, sans hâte.

  • Zhōngguó

    Zhōngguó

  • Francois de la Chevalerie, 2012

    Francois de la Chevalerie, 2012

    D’origine Belge mais de culture franco-mexicaine, mon nom chinois est JÙNMĂ (élégant cheval).
    Résidant à Tianjin et à Qingyuan (Guangdong), je suis un entrepreneur passionné par l’environnement, notamment, le recyclage des sédiments et la gestion des risques sanitaires.

  • Pages

Le Covid-19 serait-il d’origine extraterrestre ?

Posté par ITgium le 7 août 2020

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-

Le Club d’astronomie de Tianjin apporte une réponse lors de sa session du 28 juillet 2020.

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« Et cette alarme universelle
Est l’ouvrage d’un Moucheron » 

Jean de la Fontaine

 « 天马行空 tiān mǎ xíng kōng » 

Tel un cheval céleste qui galope dans le ciel

 

 

Ci après, la minute de la réunion du Club d’astronomie de Tianjin sur le thème « Virus & Extraterrestre » rapportée par jùn mǎ, 11 juillet 2020

- Depuis que le monde est monde (开天辟地 kāi tiān pì dì), l’on annonce des jours meilleurs. Le Club d’astronomie de Tianjin reprend ses sessions. jùn mǎ 俊 马 nous vous attendons !

La voix grave du Professeur Zhang He retentit comme un appel à la liberté. Chaque fois qu’il m’appelle, il lance cette formule plutôt sibylline. Depuis que le monde est monde, que sait-on au juste du ciel ? Ce qu’en disait la dynastie Zhou (Zhōu Cháo 周朝, vers 1046 av. J.-C) ! Le ciel serait l’image impersonnelle et globale de l’ensemble cosmique, une sorte d’entité tutélaire abstraite régentant l’univers entier. Les Zhou disaient tenir la source de leur pouvoir d’un pacte avec le Dieu du Ciel, ce dernier embrassant rien de connu et, de surcroit, n’ayant aucune intention de se fondre, le jour venu parmi les hommes.

Après deux mois d’arrêt, le Club d’astronomie de Tianjin reprend ses activités. Voilà deux mois que je suis embastillé au 34ème étage d’un immeuble quelconque dans le quartier de Bīnhǎi Xīn Qū 滨海新区. Longtemps, j’ai été coupé du reste du monde (与世隔绝 yǔ shì gé jué).

Tout ce temps, j’ai fait vœu de silence, noyant l’épreuve dans la lecture, la réflexion. Jamais dans la méditation. Depuis toujours, je me méfie des pratiques mentales censées alléger l’esprit par temps de crise.

Ce jour de l’an 1 d’un nouveau monde, le Covid-19 ((冠状病毒 guàn zhuàng bìng dú) a été officiellement expulsé de Chine. Je peux enfin m’aventurer librement dans cette gigantesque ville de 15 millions d’habitants. Je goute au plaisir sans attendre. Dehors, l’ambiance est à la fête sous un ciel bleu, sans l’once d’un nuage. Je croise des visages joyeux, chacun tout de même bardé d’un masque. L’on me salue à tout va. « Nous sommes tous des héros », lance à la cantonade un passant. Plus loin, une femme chantonne un refrain de dèng lìjūn 邓丽君 que je reprends d’une voix murmurante. Il faut un peu de bonheur à mon âme affadie. Derrière, un voisin m’interpelle. 否极泰来 Pǐ jí tài lái, déclare-t-il, tout sourire. Je traduis : « le calme vient après la tempête ». Son épouse poursuit avec 同甘共苦 tóng gān gòng kǔ « nous sommes sur un même bateau sous le vent sous la pluie ».

Présentation

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C’est jour d’affluence devant le petit bâtiment abritant le département physique chimie de l’université de Tianjin (天津大学 Tianjin Peiyang Dàxué). Dans le hall d’entrée, je retrouve les membres du club d’astronomie. Tous ont répondu à l’appel. Les retrouvailles sont chaleureuses. On se salue comme si on venait de quitter les ténèbres. Chacun commente ses deux mois de confinement. « Tu as un peu forci » lâche Madame Zhao Yin en observant ma silhouette. « Un peu blanchi » ajoute Mlle Li, doctorante en chimie que certains nomment garde rouge (紅衛兵 Hóng wèi bīng) en raison de ses prises de positions radicales. Plus en retrait, Mlle Wang moque mes cheveux trop longs.

- Allons !

La voix grave du professeur Zhang He vient battre le rappel. Nous rentrons sagement dans le petit amphithéâtre du bâtiment. Le président du club d’astronomie est amaigri. Visiblement l’épreuve a durci ses traits. Pourtant, il n’a rien perdu de sa superbe. Comme toujours son autorité transcende naturellement l’atmosphère. Il prend place au milieu de la salle. D’emblée, il avertit.

- Depuis que le monde est monde (开天辟地 kāi tiān pì dì), il faut chercher à comprendre toujours avec humilité. Beaucoup a été dit sur la pneumonie de Wuhan (武汉 肺炎 wǔhàn fèiyán). Nous laisserons les virologues en déchiffrer sa nature, la trame de l’histoire. De notre côté, ouvrons une autre lucarne, celle qui nous rassemble. Depuis longtemps, nous avons l’œil sur les extraterrestres. Cent fois, nous nous sommes posés la même question. Depuis une constellation lointaine, d’étranges personnages mènent-ils la danse ? Agissent-ils dans la pénombre ? Le virus serait-il le cheval de Troie d’une stratégie au long cours ? Bien sûr, nous n’en croyons rien ! D’emblée, nous opposons un « non » catégorique et cinglant à de misérables élucubrations. Nous le disons, nous ne nous laisserons pas emporter par une rumeur ! Cependant, on le sait, l’intelligence commande de douter de tout, même d’une évidence. A ce jour, il n’existe aucun élément qui puisse suggérer l’existence d’extraterrestre. C’est là une immense peine pour nous. Nous avons cru voir dans la découverte de milliers d’exo-planètes une lueur d’espoir. Fort de télescopes puissants, nous espérions repérer une étincelle parmi les entrelacs cosmiques. Aidés de radiotélescopes, nous comptions percer le mystère d’une onde lointaine. Nous avons seulement trouvé des géantes gazeuses, incapables d’héberger la moindre vie ne serait-ce qu’une bactérie. Alors, mes amis, la partie est jouée. Fermons le ban ! Changeons de sujet ! Et c’est alors, contre toute attente, faisant fi de toute rationalité, boudant toute déontologie scientifique, mieux nous moquant de nous même, nous lâchons une supposition. Rien qu’une supposition. Convenons d’abord que l’univers est fait des éléments que nous connaissons sur Terre. Partout nous retrouvons peu ou prou le même chimisme, les mêmes lois physiques. De là, nous nous égarons volontairement. Nous imaginons que des formes exogènes, doués d’intelligence et de savoirs, gravitent dans le ciel à mille encablures. Nous ignorons tout de leur substance. Nous n’avons pas la moindre idée de toutes choses qui leur seraient essentielles. Qu’importe, l’on se contentera de rien, d’une seule supposition.

C’est ainsi que le débat a été lancé par le professeur Zhang He. Murmure embarrassé dans l’assistance. Visages troublés. Chez certains, de la gêne. Nous autres scientifiques, nous avons du mal à nous éloigner des faits dûment, triplement, prouvés. Tenus par une sacramentelle rigueur par trop passéiste, nous nous aventurons jamais au delà des choses connues. « Supposer », ce mot nous est inaudible. De plus, sa traduction est un vrai casse tête. S’agit-il d’un ressort de l’imagination (想象 xiǎng xiang) ; d’une hypothèse (假定 jiǎ ding) ; d’une prédiction (虞 yú) ou d’une preuve indirecte (情节证据 qíng jié zhèng jù) ? A notre décharge, nous manquons cruellement d’imagination. Et si d’aventure nous en avions, comment pourrions nous faire mentir la conclusion de toute une vie de travail, celle de l’astrophysicien allemand, Sebastian von Hoerner. En fin de parcours, ce dernier se fendait d’un sinistre verdict. « Trop éloignés les uns des autres, de surcroit, au nombre par trop limité, les mondes extraterrestres sont aussi en butte aux incommensurables difficultés techniques du voyage interstellaire. Du coup, aucun espoir ». C’est pourquoi l’astronomie demeure une science absconse et ennuyeuse, tout rêve étant d’emblée rejeté. Pourtant, Einstein soutenait que : « l’imagination est plus importante que la connaissance ». Tel est, du moins, l’état d’esprit de Madame Zhao Yin, une femme tout en rondeur. Elle bouscule aussitôt notre prudence. Membre fondateur du Club d’Astronomie de Tianjin, elle est connue pour son franc parler. Rien ne l’arrête surtout pas les convenances. Elle prend la parole sans attendre.

- Il serait tout de même curieux que l’univers qui compte des centaines de milliards de galaxie lesquelles abritent, chacune, des centaines de milliards d’étoiles, celles là mêmes trainant dans leur sillage leur lot de planètes se contenterait d’une seule où régnerait la vie. C’est peut être possible mais alors cela insulte mon intelligence. Faut-il vivre en se contentant d’être un mouton dans la masse 亦步亦趋 yì bù yì qū ? Vous avez raison, Professeur Zhang He, l’intelligence humaine ne doit pas être prise à défaut même au risque de divaguer. Comme je ne peux me résoudre à ne pas rêver, je me range derrière une probabilité subjective, je crois à l’hypothèse extraterrestre. Je crois en cela comme à toutes choses auxquelles je suis incapable d’apporter une réponse absolument rationnelle. Ceci dit, en affirmant cela, je n’ai pas beaucoup avancé car, comme le dit le professeur, nous ne savons rien sur eux. « Eux », je m’entends, ces inconnus faits de toutes matières possibles. Terrifiants, peut-être. Difformes, sans doute. Invisibles, encore. Quelconques, pourquoi pas ? D’eux, nous ne savons rien ou presque rien. Laissons de côté le presque rien. Faisons plutôt le choix du presque tout. Imaginons les dotés des technologies les plus avancées qui font que tout est envisageable. Et l’on sait que le plus insensé de nos rêves, c’est l’insolent projet de vivre éternellement (万古长青 wàn gǔ cháng qīng). Reconnaissons que les voyageurs de l’espace nous soient supérieurs en tous points. Ils se propulsent là où ils veulent et quand ils le souhaitent. Ils apparaissent aux quatre coins du monde en l’instant. Ils ont le don d’ubiquité. Et puis, ils disposent d’une connaissance fondamentale que nous n’avons pas. Ils connaissent notre existence par le menu. C’est alors qu’après un temps incommensurable à nous observer, ils décident d’agir. Comment ? Pourquoi ? Nous n’en saurons rien. Et c’est alors que je fais silence, preuve d’une incapacité à imaginer l’implacable dramaturgie à laquelle ils nous convient.

- Madame Zhao Yin, je ne sais pas si votre propos relève de la fatalité ou de l’enthousiasme mais, que diable, pourquoi opérer à travers un virus ? N’existe-t-il pas d’autres méthodes pour établir le contact ? Radicales si d’aventure ils nous jugent sommaires et dangereux. Utilitaires si ils conviennent que nous aurions après tout quelque utilité à devenir des esclaves ou des cobayes dans les arrières cour de leur civilisation.

Une voix surgit du fond de la salle. Se hissant difficilement sur ses jambes fragiles, le professeur Liu Wei est livide. On le sait très malade. Malgré tout, il a tenu être présent.

- On se représente l’extraterrestre sous une forme avantageuse, marmonne-t-il péniblement. On le croit plus évolué que nous le sommes, plus habile, moins brouillon. Peut-être n’existe-t-il que sous une forme primitive et rudimentaire ? Peut-être se confond-t-il avec un micro-organisme, spore d’un champignon ou simple bactérie ? Peut-être que le mal qui nous encombre dont l’épaisseur est infime 10-15  trouverait ses origines dans une lointaine planète ? Certaines circonstances aidant, il aurait été convoyé sur Terre par l’entremise d’une météorite, et sur place, il fourbit ses armes.

- Professeur Liu Wei, vous avez peut-être raison mais plus surement tort, interrompt Mlle Li, notre doctorante en chimie. Gardons nous de couvrir les arbres de fleurs ! (树上开花 shù shàng kāi huā). Méfions nous d’improbables pavillons suspendus dans les airs ! (空中楼阁 kōng zhōng lóu gé). Les virus sont aussi vieux que le monde (天长地久 tiān cháng dì jiǔ). Celui-là est de chez nous, bien de chez nous, natif de notre planète. Il a par trop les pieds sur terre ! (脚踏实地 jiǎo tà shí dì). De surcroît, il appartient à la famille des Coronavirade, ce qui n’en fait pas quelqu’un de sympathique. Une curiosité, sa coque est étonnement large. Son enveloppe virale ne laisse aucun doute sur son agressivité. Il fait bon ménage avec des vertébrés au sang chaud lesquels, bientôt contraints, le répandent par monts et vaux. Et c’est alors qu’il se met à portée de notre visage et l’étreint. Ensuite, buvant le verre de l’amitié, on se le repasse sans prendre garde. On connaît la suite de l’histoire. Il se délecte de nos négligences, de nos paresses, de nos égoïsmes.

- Selon votre opinion, coupe le professeur Zhang He, le monstre viendrait de la Terre. C’est celle-ci qui l’aurait fécondé, qui le nourrit. N’est ce pas une hypothèse par trop hâtive ? Pourquoi la nature fabriquerait-elle un tel monstre ?

Mlle Li poursuit.

- La surexploitation de la Terre, la surpopulation, les pollutions, les dérèglements climatiques, en somme la surcharge pondérale de la planète favorise l’émergence de corps délétères. Seulement voilà, pourquoi frappent-ils à un moment donné ? Il faudrait en comprendre la mécanique. Un jour, on remontera la chaine. Il n’y aura plus de surprise. La prévention chassera alors l’inédit.

- Tout cela est imprécis, fulmine le professeur Zhang He. L’on ne peut se résoudre à de l’approximation. Ou si nous sommes dans l’ignorance, nous devons envisager toutes les pistes possibles. Rien n’est alors à exclure ! Messieurs les extraterrestres, à vous de vous découvrir, s’exclame-t-il en jetant un regard par l’embrasure d’une fenêtre.

- Formons une hypothèse, s’exclame Mlle Wang, la voix sonnant comme une trompette. Si donc les extraterrestres ont connaissance de l’existence de la Terre, ils pourraient envisager de s’y aventurer. Seulement voilà, comme le signale Mlle Li, le terrain est par trop chargé. Trop de pollution. Trop de bruit. Trop d’habitants sur un territoire confiné. Trop de tout. Et surtout trop de bactéries, bacille ou cocci, qui pourraient les affecter, les emporter. Dans ce cas, mieux vaut ne pas s’y hasarder. Mieux vaut se tenir à distance. Ils la survolent la Terre de temps à autres sans jamais l’égratigner. C’est peut-être ce qu’ils ont fait durant millénaires. Ils s’amusent devant le spectacle d’une Terre jamais assagie. Ils s’étonnent d’une nature inlassablement en effervescence. Ils s’interrogent sur l’âme humaine dont ils ne comprennent guère les arcanes. Puis, un jour, vient l’appel. On ne sait ni pourquoi ni comment. L’urgence peut-être ? Leur urgence ? Notre urgence ? Une urgence qui n’en serait pas une pour nous mais pour eux si. Une urgence qui trouverait sa raison sur la Terre. Une autre qui viendrait du ciel. Ou les deux s’accommodant d’une même nécessité.

- Tout n’est pas rose dans l’univers, déclare le Professeur Zhou Moqing. Les dysfonctionnements cosmiques sont la raison de mauvaises rencontres, de drames. L’on prête généralement peu d’intérêt aux conséquences des titanesques explosions cosmiques qui se sont produites voici des centaines de millions d’années. Pourtant, le temps passant, leurs ondes néfastes rejoignent la Terre. Voilà cinq ans, une équipe internationale d’astrophysiciens repérait les stigmates d’une gigantesque conflagration[1] survenue dans un amas galactique de la constellation du serpentaire, autrement nommée Ophiuchus. Celle-ci est située à 400 millions d’années-lumière de la Terre. L’explosion a dégagé une telle puissance qu’une entaille de la taille de 15 galaxies s’est créée dans le vide sidéral. Ce serait, dit-on, le plus grand débordement cosmique dans l’espace depuis le bing bang. Quel serait l’auteur du fracas ? Un trou noir super massif d’une masse équivalente à dix millions de fois celle de notre modeste Soleil.

- Un trou noir n’est-il pas supposé aspirer toute matière, y compris la lumière ? interrompt le professeur Zhang He.

- Oui, en apparence, les trous noirs avalent gaz et poussière, ajoute le professeur Zhou Moqing. Ils créent alors un disque d’accrétion autour d’eux en la forme d’une couronne de matière tourbillonnante chauffée à des milliers de degrés. Lorsque le flux de matière à ingurgiter atteint sa limite, une partie s’en échappe sous forme de jets perpendiculaires à une vitesse presque aussi rapide que celle de la lumière. Dans le cas présent, l’un de ces jets aurait heurté un objet alentour, faisant dérailler le faisceau vers l’extérieur, provoquant alors un véritable chaos qui s’est porté jusqu’à une dizaine de milliers d’années-lumière. Toutes les planètes situées dans sa direction s’en trouvent affectées. Les plus proches du lieu de l’explosion sont rendues inertes. Aucune trace de vie ne peut s’y développer. Les plus lointaines sont sérieusement chahutées avec la dislocation de leur couche d’ozone et, dans la foulée, des extinctions massives. Du coup, selon un calcul élémentaire mais sans aucune valeur scientifique – nous nous contentons de suppositions aujourd’hui -  la vie resterait possible dans 10% des galaxies. Dans les parages de celles-ci, elle se maintiendrait selon la forme rudimentaire de bactéries. Dans celles ci, un agent infectieux peut bien se faufiler dans la cellule. Un monde de virus surgit. Perdue dans une constellation quelconque, une planète virale, seulement et pathétiquement virale. Une virosphère peu ragoutante. Voilà que cette planète est agitée par des vents contraires. Bientôt laminée par des météorites. L’essentiel s’écrase. Une autre partie, infime sans doute, repart dans l’espace imbibée du venin. Voilà le virus voyageant dans l’atmosphère. Tel un cheval céleste qui galope dans le ciel (天马行空 tiān mǎ xíng kōng). Le voilà s’accommodant sur la chevelure d’une comète, composé de glace sale et de poussière. Désormais dans l’habit d’une météorite, celle-ci traverse l’atmosphère terrestre sans perdre toute sa masse. Enfin, elle se disloque au moment de l’impact à la surface. Voici 65 millions, la plus féroce jamais connue conduit à l’extinction des dinosaures. La grande majorité débarque sur Terre presque incognito, sans fracas. Elles ne tuent pas dans l’heure. Tout juste provoque-t-elle un froissement, un effleurement généralement indétectable. Cependant, il faut se méfier des apparences. Voyons cet exemple, la météorite de Murchison tombée le 28 septembre 1969 près de Melbourne. Produit d’une poussière d’étoiles voilà 7 milliards d’année, l’on examina ses entrailles, une chondrite carbonée hébergeant un alliage étonnant d’amalgames organiques : des acides aminés, des purines et des pyrimidines. L’on identifia 14 000 composés moléculaires, dont 70 acides aminés. Certes, celle-ci était inoffensive. Toutefois d’autres acheminent d’indésirable hôtes friands de vie : spores d’un champignon, bactéries ou virus. Porte paroles de la vie primitive, ces substances biologiques ont plus de probabilité d’atteindre la Terre que les formes de vie complexes et intelligentes. Le voyage est moins risqué pour celui qui n’est presque rien, qui se contente de presque rien. Bien évidemment, nous ignorons tout de la matière organique de ces visiteurs de l’espace par trop voraces. Ils cherchent le vivant – végétaux, animaux, hommes – qu’ils colonisent sans arrière pensées. Certains, faute de force immunitaire, s’affaissent. D’autres résistent. Tout s’enchaine, la pandémie s’annonce. C’est là notre insondable malheur, ces étrangers ne sont coupables de rien. Ainsi des misérables règles de l’univers. Ainsi de la vie cosmique. Ainsi du monde depuis la nuit des temps.

- Si je vous comprends bien, le virus aurait gagné nos rivages par la grâce d’un vent astral (罡风 gāng fēng) sur lequel siègent déjà les immortels (仙 xiān)[2] ? lance le professeur Zhang He. La Terre serait le réceptacle d’intrusions venues de l’espace. Pourtant Mlle Li nous a signifié que « le virus, c’est une histoire vieille comme le monde ». De quel monde s’agit-il alors ? La panspermie nous ouvre des portes. On ressasse l’idée d’une contamination extraterrestre depuis l’Antiquité. Mais, dans ce cas, il faut un enchainement, une histoire. Comment l’innommable a-t-il fait souche sur Terre ?

- Le 11 octobre 2019, une comète dénommée Atlas en l’honneur du programme Asteroid Terrestrial-Impact Last Alert System s’est invitée dans le ciel au-dessus du Nord-Est de la Chine, poursuit le professeur Liu Wei. L’astre avait été préalablement détecté dans le voisinage de notre système solaire. Au lieu de se maintenir paré d’un noyau lumineux, l’objet céleste a pris un aspect filandreux. Observé depuis la Terre, ce dernier se désarticule, de la gauche à la droite. Ce qui a été rapidement relevé c’est que cette comète présentait des similitudes avec une autre de taille plus ample C/1844 Y1 ou 1844 III. En 1844, cette dernière arpenta le ciel depuis la Guinée jusqu’au Cap de la Bonne Espérance. Toutes deux offrent des trajectoires similaires. Dès lors il est possible que Atlas soit un morceau détaché de C/1844 Y1. Celle-là même serait un fragment d’un corps céleste encore plus imposant. Une comète de cette taille s’observe tous les cinq ans. Peut-être tous les dix ans si elle est de nature exceptionnelle.

- Emmené sur Terre par Atlas, dans sa descente, le virus s’accroche à des particules organiques plus petites, plus légères lesquelles demeurent en suspension dans l’air et le gaz, complète Mlle Wang. Bientôt, elles se posent, l’on peut dire sans aucune certitude, sur la plaine alluviale de Jianghan au croisement des fleuves du Yangzi Jiang (扬子江) et du Han Jiang (汉江). Une fois dans nos murs, le virus se propage dans l’atmosphère sous forme de micros particules provenant de la poussière du sol et des embruns dans l’air. Bientôt il dévale les pentes du ciel, allant de continent en continent. Il chahute le monde des hommes sans malice. Il agit de manière indiscriminée. Il prend d’assaut une vallée, en épargne une autre. Il occupe une ville, contourne la suivante. Il tombe encore dans l’océan, pile sur un porte avion. C’est ce qui explique la présence de virus génétiquement identiques partout sur la planète. Tout cela n’a rien d’étonnant. Chaque jour, plus de 800 millions de virus se déposent par mètre carré sur Terre. Seulement voilà, dans la mêlée, se compte des monstres en puissance venus de l’au delà.

- Certes le début de la pandémie synchronisait avec le passage de la comète « Atlas », mais sa trajectoire se situait très loin de la surface terrestre, interrompt Mlle Li. Reprenez raison, mes amis ! Ce virus est une histoire terrienne et raconte beaucoup sur nous mêmes. Et si l’on en doute encore, il suffit de se souvenir que la vie engendre la vie, telle une mutation.

- Le verdict est tombé ! Passons notre chemin ! clame Mlle Li. Cependant avant de baisser le rideau, je voudrais demander à jùn mǎ son opinion. Pourra-t-il garder longtemps le silence 不言不语 bù yán bù yǔ ?

- Au lieu d’examiner des hypothèses fussent-elles pertinentes, une question préalable s’impose : sommes-nous préparés à lutter contre des catastrophes planétaires potentiellement liés à des événements d’origine spatiale ? A mon sens, nous ne sommes pas prêts ni moralement ni scientifiquement pour affronter un tel défi. Nous déjà avons trop de difficulté à nous rassembler et à agir ensemble que nous serions bien en peine d’affronter l’absolu inconnu.

- Est-il seulement indispensable d’agir ? Zhuāngzi 莊子[3] nous rapporte que le monde «n’a pas besoin d’être gouverné et que « le bon ordre résulte spontanément quand les choses sont laissées à leur cours». On s’entend. La seule qui ne changera pas c’est que tout change toujours tout le temps. Dès lors, nous nous contenterons de nous maintenir complètement ignorants (一无所知 yī wú suǒ zhī), presque insouciants.

C’est ainsi que la première session « du temps d’après » du club d’astronomie de Tianjin se conclut. Au pied du bâtiment, je demande à Mlle Li ce qu’elle pense de la couleur du ciel, ce soir là, d’une luminosité sans pareil. Ses yeux prennent un étrange éclat puis elle lâche, tout sourire : « Ne craignons ni le Ciel ni la Terre ! (天不怕地不怕 tiān bù pà dì bù pà) » De sa voix d’une douceur confondante, elle ajoute encore : « Mieux vaut avancer à grands pas en chantant à pleins poumons ! (高歌猛进 gāo gē měng) ». 

__________

Club astronomie de Tianjin

Pour toute information : Luo Bing

Wechat. Aristotleplato - Mail. Clubastronomietianjin@gmail.com


[1] L’explosion cosmique a fait l’objet d’une publication dans The Astrophysical Journal le 27 février 2020. La découverte a été faite à l’aide de quatre outils : le télescope spatial Chandra de la Nasa, qui observe le rayonnement X ; le XMM-Newton de l’ESA, le Murchison Widefield Array (MWA) en Australie occidentale et le radiotélescope géant Metrewave (GMRT) en Inde.

[2] Enseignement du Taoïsme 道教 dào jiào 

[3] Auteur probable d’un texte constitutif du taoïsme, le Classique véritable de Nanhua, (南華眞經/南华真经 Nánhuá zhēnjīng) datant du IVe siècle av. J.-C.

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Le Coronavirus n’est pas seulement l’affaire des chinois

Posté par ITgium le 30 janvier 2020

téléchargementComme tout Pékinois ou Tianjinois, nous sommes embastillés chez nous cherchant à fuir ce soubresaut à l’allure de peste moderne, le 2019-nCoV ou la pneumonie de Wuhan. Dehors, les rues sont désertes, les restaurants vides, ambiance glauque. Règne un calme trompeur car derrière les murs, c’est la sidération. L’on épilogue à tout va sur le virus. Quand en viendra-t-on à bout ? Quand sonnera le retour à la normale ? Ce que l’on sait, c’est que la bête ne s’encombre pas de manière. Volage et vicieuse, peut-être irascible, elle semble se moquer de barrières opaques. Elle se glisse à toute allure parmi les interstices, contourne le moindre obstacle. Déjà elle fend l’armature immunologique des plus faibles. Car la bête est sans pitié pour le grand âge, les souffreteux, les miséreux. On veut la croire totalement tellement inhumaine pourtant elle fait corps avec les humains avec une aisance déroutante.

Nous avons foi en la science. Nous sommes convaincus que les laboratoires chasseront de sitôt l’hydre. Nous prions pour que les batteries d’essai clinique en cours lui fassent rendre l’âme. Aujourd’hui, notre confiance a augmenté d’un cran. A Tianjin et Beijing, les services sanitaires se sont présentés à nos portes. D’abord, nous avons hésité  à ouvrir, craignant d’avoir affaire à un potentiel malade. Devant l’insistance, nous accédons à leur demande. Ils venaient s’enquérir de l’état de notre santé en se mettant à notre disposition. Nous sommes rassurés par la détermination des autorités chinoises. Tout est à l’œuvre pour chasser la bête.

Celle ci n’est plus autant chinoise qu’on ne le pense. Aidée et portée par une mondialisation fébrile, elle cherche inexorablement des terres d’accueil. Elle siège déjà dans de nombreux pays, à l’affût de masses humaines à éprouver. Cette bête a tout de la mentalité d’un conquérant sans scrupule, indifférente à tout. Bravant les frontières, elle courtise partout les plus faibles. A Pékin et à Tianjin et en union avec nos amis de Wuhan, nous pensons qu’il ne faut pas que seule la Chine se mette en quarantaine comme elle s’y emploie dans l’urgence, avec les moyens du bord. Cela pourrait être insuffisant. C’est au Monde de reprendre sa respiration et se mettre en mouvement pour endiguer le mal comme il devrait le faire autant pour tous périls menaçant la Terre. Ici, en Chine, emmurés dans nos appartements, l’on murmure ce proverbe : 事在人为 shì zài rén wéi. Tout est la portée de l’homme !

Catherine Laurent, réside à Pékin

François de la Chevalerie, réside à Tianjin

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Green bonds, a financial revolution under way

Posté par ITgium le 7 janvier 2020

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This was an encouragement announcement in the fight against climate change. China has recently chosen the Paris financial center for its first issuance of green bonds amounting to EUR 4 billions. It is no mere coincidence. As a world green finance champion, France is today the European largest green bonds issuer. Second is the United States, ranked first in 2018, which is down due to their abrupt withdrawal of the Paris climate agreement.

Green bonds embody a relatively new financial tool since the first ones have been issued in 2007. This term encompasses different notions as climate bond or ethical investment. This is a further stage to rethink and to rejuvenate the way of investing. The main purpose is to fund green projects exclusively with positive impact on the environment, as for instance, renewable energies, energy conservation, reduction of carbon emissions and, generally speaking, to accelerate the ecological transition. Green bonds are crucial to control pollution from downstream point sources. They provide a substantial incentive to industrial companies to move on that direction and to engage clearly their manufacturing activities on sustainable investments. Green bonds are a flagship for innovation and a reference model in the way it combines the private and public sector, research and business. Thanks to the financial means thus collected, environmental problems, sometimes unbearable, can be effectively addressed through a pragmatic approach which acknowledges the realities of the present and which focuses on the future. Far away from speculative operations, it forces all players to undertake concrete actions. Unlike many financials support designed to short-term return on investment, green bonds are played out over the long term. Such extended period allows sufficient time for large projects to mature and be successfully achieved. Unlike traditional equity and bond markets, the issuers commit all parties to respect the fund particular use. Every year, a detailed financial report is scheduled for release. It set out the selected projects environmental value in all their aspects.

Notwithstanding these constraints, green bonds have been growing exponentially. 200 EUR billions have been collected in 2019 compared to the already exceptional 2017 and 2018 volumes.

Under this scheme, China involvement as a green bonds issuer in Europe has a dual function. Firstly, that indicates the country awareness on environment issues and the urgent need to implement concrete actions. Incidentally, that shows China clear commitment to comply with the Paris climate agreement. Despite the US withdrawal, want it or not, the “wheels are turning” as witness by the increasingly green bonds raising. Secondly, that demonstrates that the french-chinese partnership and, by extension, the euro-china axis, is already an achievable reality, even more promising. At the end, green bonds herald the new technologies under development as well as the arrival of new hope.

François de la Chevalerie

Jean Pierre Duport, Energy savings expert

 

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L’armée Européenne, la Chine dans le viseur

Posté par ITgium le 11 décembre 2018

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L’incidente a fait du bruit. Voici quelque temps, le propos du Président de la République sur un besoin d’armée européenne pour se protéger de pays lointains provoquait des remous. D’entre les ennemis désignés, la Chine est dans le viseur.

Chaque mot a son sens. Qu’entends par armée ? Des régiments en ordre de combat ? Des canons pointés sur la colline ? Pourtant, à aucun moment de son histoire, la Chine n’a chahuté militairement la France. Aucun ordre n’a jamais été donné à son armée de mettre à sac le palais de Versailles ou le Louvre. A l’inverse, la France a usé de sa force. Étendard de la politique de la canonnière, le corps expéditionnaire franco-anglais incendie le palais d’été de Pékin en 1860 lors de la seconde guerre de l’opium. Dans la foulée, l’on vole sans vergogne ses œuvres d’art. S’ajoutent des traités scélérats. Sous l’appellation édulcorée de concessions, des territoires sont soustraits à la souveraineté chinoise. Une mise à pas d’inspiration coloniale. Suivent humiliations et vexations. Au nom d’une civilisation jugée supérieure, la France piétine une culture ancestrale, moque l’âme chinoise. L’on dessine des villes pour la gente occidentale où les chinois font de la figuration, garcons de café, coolies ou mendiants. Beaucoup meurent de faim devant les mansions de fǎzūjiè, le petit Paris de Shanghai.

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Depuis la reconnaissance par la France de la Chine populaire, en 1964, cette sale page de l’histoire s’effaçait. Chaque pays reconnut la souveraineté de l’autre sans restriction. Malgré des modèles politiques bien différents, tous deux partageaient l’idée d’un engagement volontariste de l’Etat afin que sa population puisse vivre dans les «Jardins d’une harmonie préservée». Bousculés plus tard par le péril climatique, ils s’accordent sur une exigence, préserver l’environnement.

Alors que cette relation filait doux, voila que l’on se nomme autrement. Est-ce cela l’armée européenne ? Se créer un ennemi de toutes pièces ? Serait ce la contestation de la souveraineté Chinoise la motivation larvée d’un tel projet ? Longtemps raillée pour ses retards et la qualité approximative de ses produits, la Chine se tient désormais droit. Depuis 40 ans, elle s’échine à rassembler toutes technologies utiles afin d’améliorer le bien être de sa population. Certes s’adjuge-t-elle parfois des savoirs par delà les murs mais quelle entreprise ne le ferait pas pour assurer sa prospérité ? Et c’est juste revanche, la Chine a longtemps apporté au monde ses avancées sans rien demander en retour. Depuis peu, elle œuvre pour un environnement durable. Premier pays pour les énergies renouvelables, figure de proue pour les bus électriques, très active dans de nombreux secteurs. Chaque fois, elle remplit son rôle grâce au plein exercice de sa souveraineté, cet habile mélange d’autorité de l’Etat, de nationalisme patriotique et de capitalisme, le tout porté par une culture cinq fois millénaire.

Si donc le projet d’armée européenne est de contrarier cette orientation, le va-t-en guerre n’est pas alors celui qu’on croie. Tapi derrière un discours pacifique, un sombre dessein se cacherait : imposer à l’autre un avenir au besoin par la force. Une musique entendue dans l’histoire et dont ses propagateurs ne sortent pas gagnants.

François de la Chevalerie

 

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Is the Chinese football doomed to fail?

Posté par ITgium le 23 juillet 2018

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Nowadays, Chinese people are generally optimistic. In their mind, there is a strong belief in great days ahead. The fact is that China is embracing the future at a very fast pace, building on technologies and a strong-willed policy. But there is one issue on which they sense deeply and perhaps unanimously that the prospect isn’t promising. That is: Chinese football is lousy and hopeless. There is no shortage of epithets to voice the discontent. As I have talked with people from every region, I collect an endless stream of fierce critics, more than that, a feeling of fatality and powerlessness. People are discouraged, disillusioned and fed up; they want to see action and results.

Quite frankly, I have heard too much that I decided to put it down on paper. I hasten to say to my Chinese friends that tomorrow isn’t already written and that many things may happen in the good direction.

What’s the current problem?

All indicators are apparently positive to make a successful China national team. Money flows on an unparalleled scale. Clubs have mostly unlimited financial resources. They contract at high cost pre-retired European stars. Chinese investors bought up large number of networks services and broadcasting rights all over the world. They acquired shares of overseas football team. Moreover, Chinese audience is increasingly large and ever more demanding. Stadiums are packed full. People are willing to pay heftily. This is a multiple-billion industry. To crown it all, President Xi Jinping, football fan since his early age, made it a national priority for the decade to come. By breaking with bad habits, egos and tricks, State council promulgated in 2015 a plan to expand football in China, among other things, by stimulating young people to engage themselves in this sport. There must be national heroes. In addition to that, China bid for the 2030 world cup is almost official.

No more reason to despair. This new policy should produce substantive results at the long run. To this end, money shouldn’t get the upper head. First of all, good team spirit, hard work, share experience and humbleness. Then, failure isn’t a foregone conclusion. Famous Internationally recognized team fail at the first round. Others, entirely unknown will emerge. The future looks auspicious. It is a question of time and personal commitment. So China can stand on the podium in 2022.

François de la Chevalerie (jùn mǎ)

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Is the gentrified young urban Chinese a coming challenge?

Posté par ITgium le 30 juin 2018

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Youth on the move

Since I moved to China, I try to keep up with the times. Beyond the clichés, I aspire to understand the country. By the way everything is worth mentioning, among others topics, the political perspective. For years, I was convinced that the Regime would continue over decades. Dazzled by its incredible achievements, the people’s life improvement and remarkable infrastructures, I blocked my ears joyfully. Moreover, I welcomed happily the speeches laid out by the officials, mainly operational roadmaps plotting out the ways of the future as the “one belt one road initiative”.

One day I came across an article about the youth revolt that spread on May 1968 all over Western Europe. At that time, the old continent was experiencing an unprecedented wealth-creation and full employment. Everything was running smoothly until the moment the rope shattered unexpectedly. Waves of gentrified young urban surged on the streets overnight. Peaceful mood, hair braided with flowers, rock n’ roll tunes in their ears, they advocated for a change. They sensed the sunset of an era. The old world was dying anyway, they said.

No cogent rational reasons explained this uncharacteristic outpouring of emotion. Nobody foresaw those events. However, they were no shortage of clues, as it is today in China. Since a decade, young urban are fed by an unrestrained consumption that turns sometimes into narcissism and egocentrism. While their parents were driven by the desire to enjoy a better life, the new generation let themselves carried by the astonishing power of communication devices. While their parents remembered the years of deprivation, the current one is swamped by the lure of an unbridled hedonism.

Is it enough to give a meaning to their lives? What will they do when they become bored of an invasive material life?

As it was in Europe fifty years ago, there are slight signs of a coming challenge, like a tremble, a hunch based on evasive impressions or anecdotal conversations. On the surface, nothing to worry about! But street movements arise sometimes because of a big void, a feeling of emptiness, to put it mildly, enough to influence the course of human History.

François de la Chevalerie

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Le détachement féminin de l’espionnage chinois

Posté par ITgium le 13 septembre 2017

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Le détachement féminin de l’espionnage chinois (Hong se niang zi jun 色娘子)

L’âme de Mlle Bo, agent secret, Gonganbu girl

A Jùn mǎ tale 俊 马 (François de la Chevalerie) & the Sà bīn pictures (萨宾)

Avant propos

Toutes ces années passées en Chine m’ont aidé à les reconnaître, à les comprendre, à les aimer.

Nullement n’ai je le souhait de porter le tir contre elles ni même de m’emporter contre l’existence d’un réseau d’espionnage (toutes les nations en disposent) et pas davantage d’en démêler les fils, mon désir serait plutôt de leur rendre hommage en mettant en lumière quelques agréables chausse trappes.

Innocence dans le pré

Au début, je ne me méfiais guère.

J’avais le regard complaisant pour ces belles femmes qui écument inlassablement les réceptions diplomatiques, les salons ou les inaugurations.

Je m’accommodais avec plaisir de leurs aimables attentions comme de leurs délicats atours.

Au fil de discussions, j’appréciais leur impeccable maitrise des langues étrangères.

Je me laissais surprendre par une intelligence souvent inédite.

Je m’amusais encore de leur connaissance surprenante de mon univers culturel.

Durant des années, je jouais sans défiance, évoluant dans leur sillage, répondant tête baissée à leur questions, toujours plus précises, frôlant le détail, presque une mise à nu.

Au milieu des délices, un doute

Que ces rencontres eussent lieu à Shanghai, à Beijing ou à Guangzhou, je remarquais une étrange similarité dans l’approche. A chaque fois, surgissaient les mêmes mots, de semblables refrains et, merveilleusement posé sur leur visage, un pareil sourire tout en finesse.

Commet se fait-il que des femmes distantes de plusieurs milliers kilomètres tiennent un discours presque à l’identique ?

L’âme chinoise serait-elle à ce point bâti sur un même socle que nul ne puisse s’en éloigner ?

Sont-ce là des clones ?

A chaque rencontre, je me posais des questions, celles-ci allant croissant, sans pour autant recevoir des réponses.

Finalement, je commençais à être atteint d’une douce paranoïa.

Je décortiquais méthodiquement leurs caractères, leurs carrières, cherchant à mettre en évidence des points d’ombre.

« L’ignorance est parfois une belle armure contre d’indésirables soupçons » assure Anxmandae de Leira.

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Fuir une encombrante paranoïa (偏執病) !

Rassurez-vous, les femmes que vous allez rencontrer au hasard de votre périple chinois ne sont pas toutes des agents de charme du Guójiā Ānquánbù, plus communément appelé gōng ān bù (公安部) au service de sa majesté l’empereur de Chine (Huángdì 皇帝).

La grande majorité sont sincères et douces, peut être aimantes.

Une immense majorité ne vous apportera pas de faux espoirs.

Derrière les ombres

Cependant l’exception œuvre pour le 2ème bureau.

Un jour de cette vie, des agents secrets assermentés (tè wù 特务) ou des espions (jiān xì 奸细), mieux encore des taupes au regard perçant (mì tàn 密探), courant inlassablement à la recherche d’information (s) (tàn yuan – 探员), raclant sans état d’âme les fonds de tiroirs (àn tàn 暗探), ou plus misérablement seraient-elles seulement des mouchards, des agents secrets de l’ennemi (dí tè 敌特).

Peut-être s’impatientent-elles à l’idée de connaitre un document secret (jīmìwénjiàn 机密文件) ou un secret de fabrication (zhìzuò mìfāng 制作秘方) :

Elles habillent leur requête en vantant astucieusement votre réussite (chénggōng de mìjué 成功的秘诀).

Qu’importe !

Qu’elles fussent ou non employées par une quelconque officine, je les reconnais d’abord comme des êtres humains, portant fièrement entre leurs mains la volonté du peuple  (rén xīn 人心).

Je les aime ainsi, drapées en danseuse javanaise comme Mata Hari (玛塔·哈里).

Dites moi seulement, comment ne pas aimer celle que le quotidien du Peuple (Rénmín Ribao) décrit comme l’espionne la plus belle et habile des temps modernes, Miss Anna Chapman, celle-ci oeuvrant au service du Tsar de toutes les Russies ?

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Heureux profil

Bruit de couloirs, les voilà en tailleur blanc, la silhouette fine, le sourire enjoué, flirtant avec la trentaine.

Beaucoup offrent un visage presque occidental, leurs yeux bridés s’effaçant à l’ombre.

Le soir venu, elles se meuvent en grappe lors de réceptions élégantes, couvant d’un regard malicieux des diplomates, des hommes d’affaires, des scientifiques et des créateurs.

Elles se faufilent dans les rangs, le pas volontairement hésitant, se parant d’une fausse timidité.

Tel un vent léger, une approche toute en délicatesse.

Bientôt des hommes les rejoignent.

Viennent les premiers mots, une présentation convenue.

Glisse un rire contenu sur leur visage, comme lâché pour la circonstance.

Généralement, l’expatrié poursuit la conservation, le cœur fébrile, ému d’une si belle rencontre.

- Est-ce là, à cinquante ans passés, la chance qui me sourit ? se demande t-il en se perdant dans une confondante naïveté.

- Sans hésiter, je me laissais embarquer vers un nouvel horizon ! reconnait un diplomate.

- Je retrouvais ces mêmes frissons qui me traversaient lors de mes vingt ans, admet un industriel aguerri.

Faisant rarement état de leur nom chinois, elles se présentent sous un prénom d’emprunt occidental, le plus généralement anglo-saxon issu du répertoire des croustillantes vedettes Hollywoodiennes. Elles vous confieront volontiers l’origine de leur choix. Le plus souvent, c’est leur professeur de langue qui leur en a suggéré l’idée.

Telles qu’elles se déclarent s’exposant dans leur meilleur sourire :

Sylvie ou Rosa à Shanghai ;

Jenny ou Margaret à Beijing ;

Pearl et Naomi à Tianjin.

Ce prénom est un outil parmi d’autres artifices, le tout étant savamment orchestré.

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Méthodes

Les voilà, en rang serré se prenant au jeu, désormais en service, dans l’arène.

L’expatrié est aux anges.

Il remercie le ciel. Il bénit sa fortune. Il vante un improbable destin !

La jeune femme pousse l’avantage. Elle flatte son orgueil. Elle le félicite pour sa maitrise de la langue chinoise qu’il manie généralement avec beaucoup de difficultés.

Peut être aura-t-il suffisamment de clairvoyance pour se rendre compte que son mandarin chantonne mal à l’oreille du quidam chinois mais rien n’est jamais sûr.

Malheureusement, pour beaucoup l’hameçon est dans la bouche.

D’un rendez vous à l’autre, Madame vous emporte loin, très loin, vers d’inaccessibles cimes fleuries.

Prenez soin de votre car cette belle âme ne vous aime tout simplement pas.

Vous n’êtes qu’une ressource, de la matière première à raccorder avec d’autres en vue de déchiffrer un document d’intérêt, une maitresse idée, une source.

Cependant l’imbécile croit toujours au père Noel.

Pourtant les indices abondent.

Incidemment, elle se dévoile : trop d’empressement, une connaissance aigu de votre langue, un anglais déclamé avec l’accent des fins fonds de l’Arkansas ou des courriers au ton académique, des formulations trop à la mode.

Elle use de tous les moyens de communications pour vous amadouer : oralement (kǒutóu 口头), par l’écrit (wénzì 文字), de manière imagée (xíngxiàng 形象), démonstrativement (shìfànxìng 示范性) et toujours activement (huódòngxìng 活动性).

Elle guette inlassablement une information (mìfāng 秘方), confidentielle (jīmì de 机密的).

Toujours âpre au combat, elle évoque directement des points précis de votre carrière enchevêtrée.

Vient la bête !

Une demande précise, par trop précise.

- Comme se fait-il que cette charmante femme en sache autant sur moi alors qu’aucunes des femmes avec lesquelles j’ai frayé au Pérou, au Sénégal ou en Italie, n’ont jamais prêté le moindre intérêt à ce brevet que j’ai déposé voici vingt ans à l’ONPI à Genève ? confie un inventeur.

- Je ne crois pas être la gloire qu’elle déclare que je suis ? s’émeut un industriel.

Tout cela est de bonne guerre, le plus souvent sans conséquence.

Rarement cherche-t-elle à piéger crûment son interlocuteur.

Rarement cherche-t-elle à l’abattre. Nullement a-t-elle l’intention d’être une source de malheur, de calamité (huò duān 祸端).

Jamais elle ne vous fera perdre la face (diū miàn zi 丢面子), elle sait trop bien, depuis toujours, qu’aucune âme ne peut supporter telle ignominie. Son immortalité tient au respect de l’autre, de sa dignité, même lorsqu’elle le plonge – malgré lui – dans un âpre combat.

Elle ne vous aime pas mais elle ne vous souhaite aucun malheur.

Mlle est une femme presque ordinaire dont le sourire reluisant ne dit rien sur les grâces de son cœur.

De surcroît, rarement cherche-t-elle des faits précis telle une boite noire. Plutôt une atmosphère, une idée du monde.

Une idée que la Chine pourra combattre ou, plus heureusement, copier, ensuite valoriser et la mettre sous ses ailes.

Vous maintenir à l’ombre

Mieux vaut se libérer l’esprit de toute charge émotionnelle.

Si d’aventure vous êtes à la recherche de doux sentiments, elles vous prendront rapidement par défaut.

Il faut donc ne rien lâcher sans pour autant leur faire comprendre que vous avez compris leur agréable manège.

Quel bonheur de jouer en averti, passant par dessus la mêlée d’un tir groupé de questions !

Votre objectif, gardez coûte que coûte votre secret (báoshǒu mìmì 保守秘密).

Ne leur confier jamais un secret (bǎ mìmì gàozhī mǒurén 把秘密告知某人).

Gardez même dans les entrelacs de votre mémoire vos pensées secrètes (mì’érbùxuān de xiángfǎ 秘而不宣的想法), votre porte secrète (yí dào ànmén  一道暗门).

Conservez loin de son regard vos affaires dans le plus grand secret (zuìwéi mìmì 最为秘密地), sous couvert du secret professionnel (zhíyè mimi 职业秘密).

Lâchez plutôt des confidences inexploitables (mimi – 秘密).

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Formation

La plupart ont été formées à l’institut des Langues Etrangères de l’Université de leur ville d’attache.

Toutes en ont reçu les meilleurs prix, première de leur promotion.

Brillantes, sérieuses et disciplinées, elles ont légitimement éveillé la curiosité du responsable local du Guójiā Ānquánbù.

- La République populaire de Chine (RPC) (Zhōnghuá Rénmín Gònghéguó) vous sera reconnaissant, leur dit-il, pour toute action qui puisse servir le progrès et le bonheur de notre honorable pays.

Comment ne pas répondre avec enthousiaste à une telle supplique ?

Lorsque l’on a vingt ans, de surcroît, si l’on vient d’une famille pauvre, l’on abdique aussitôt devant une si belle promesse !

Naguère, ces belles jeunes femmes promouvaient la pensée de Mao Zedong (xuānchuán Máo Zédōng sīxiǎng 宣传毛泽东思想) ou de l’infoguerre (Xinxi Zhanzheng) mais tout cela est oublié depuis longtemps.

Aujourd’hui, elles répandent plutôt de belles idées, celles se déclinant autour du soft power chinois, fer de lance de la Chine d’aujourd’hui dans sa conquête de puissance.

Certaines œuvrent encore pour la propagande du Comité central du Parti communiste chinois (Zhōnggòng Zhōngyāng Xuānchuán Bù 中共中央宣传部), distillent méthodiquement ses principes, ses valeurs.

D’aucunes sont de belles perles, membres émérites du service de renseignement militaire (Qingbao 情报部).

Couverture

Un bon espion dispose toujours d’une imparable couverture laquelle évolue selon le temps, les circonstances.

En raison de leur inimitable talent, beaucoup Intègrent aisément des sociétés occidentales.

Elles s’accommodent de fonctions visibles mais sans trop de responsabilité, jamais très éloignées du service des relations publiques.

Conclusion

La belle actrice anglaise, Elizabeth Hurley, apporte une jolie conclusion à mes commentaires.

- I’ve always wanted to be a spy, and frankly I’m a little surprised that British intelligence has never approached me.

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The belt road in the eyes of the scientists

Posté par ITgium le 26 juin 2017

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jùn mǎ tale 俊 马 (the article was published in China Daily, june 2017)

Some years ago, I attended a conference on climate change in Ürümqi at the Xinjiang University.

On stage, a very old man with tangled air and a frail silhouette. Standing at his side, young people of all origins.

Behind them, a map extends beyond the borders of China as it stretches from the Kamchatka Russian peninsula to the Caspian Sea and Asia Minor.

In front of an audience of scientists of every ethnic background, the ageless speaker cited the challenges associated with the global warming.

- It may affect negatively to the ecosystem of whole Central Asia and its territory, he said.

After one-hour speech, he glanced toward the young people, asking: ”What can we do to keep the next generation safe?”

- There is an answer, he replied with a shaky voice. During a millennium, the Silk Road has served the development of science and research. Without its historical contribution, the world would not be where it is today.

After providing some examples, he added earnestly.

- Perhaps you may think that the biggest inventions of all time are Chinese. In fact, this is far more complex. From there Chinese source to the Mediterranean Sea, each invention has evolved, becoming more substantial, more consistent. Through this vast corridor, every clever man brought their setting stone. It was mainly a human collective process.

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A thunder of applause resounded in the amphitheatre. As the officials congratulated the speaker, the audience gave him a five minutes standing ovation.

As the conference ended, with many, I rushed to the professor.

- Is the belt road a promising idea for the decades to come? I questioned abruptly.

The old man stared at me without saying anything. Sitting on a chair, he seemed exhausted. He was very pale almost ghastly and so thin. Then he whispered to the young people to respond on its behalf. I found myself straightaway surrounded by multicolored faces.

A tall young man, blond hair and blue eyes, put his finger on the map somewhere in Siberia.

- How are we going to do with the large amount of methane that spread into the sky due to the permafrost thawed ?

Then, a typical Han girl glided her finger over the map from the Kuznetsk Basin to the Shanxi province, then to Bogatyr (Kazakhstan) and Kara-Keché (Kirghizstan).

- The pollution caused by the coalmines is not something to be taken for granted, she said with a trembling voice. If we collect all knowledge available in our research centers, we could effectively combat the source of the trouble.

- More than 60% fresh water of whole Central Asia is accumulated in the glaciers of Tajikistan, continued a red hair young fellow. Their current melting leads to the increase of the desertification of a vast area that covers several countries.

- Talking about the contamination of soil and groundwater, pursued a Turkmenistan native, our countries should gather their forces to combat poor irrigation methods ranging from pesticides to salination and water logging.

- Our country, Kazakhstan, is in a state of “ecological crisis” due to the nuclear test during the soviet era, added a couple, their face bearing a solemn expression.

- Organic pollutants affect our Republic of Karakalpakstan of Uzbekistan, two girls said shyly.

- Desertification and biodiversity loss are among the environmental issues on the agenda in Iran, stated a strapping lad.

- The same in the Turkmenistan’s Cheleken peninsula, suggested another one.

At the end, the very end, a young woman stood among us.

A heavy tense and embarrassed silence fell upon the audience.

- My land is ravaged by war and desolation, she complained, the voice distraught. A long time ago, our landscapes were magnificent. Now, our countryside became sick. The evil is trapped underground for centuries, thousand of cluster bombs and landmines everywhere. 

Suddenly, the old professor stood up and said with a quavering voice.

- There is not much time before my death. But there is enough time to take control again of the situation. The belt road should be managed as a hydrographic basin. Everyone one in his area should ensure that the river would flow to the ocean free of any pollution, contamination as it has been since the dawn of time.

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When I walked out the university, I joined in a street restaurant old friend from several Asian countries. Although we have known the environmental problems for years, the hailstorm of points raised by the young students took us by surprise. We were confused and disturbed.

- That is fairly troubling, commented a physicist from the University of Tashkent. I taught during 20 years thermodynamics and electromagnetism. I realized how futile are my abilities if they aren’t connected with the today major issues.

- Since three decades I have been involved in chemistry at the university of Alma Alta, said another one. I have to acknowledge that my teachings are somewhat hackneyed. What I am doing does not enable us to resolve the methane dissemination in Siberia ?

- I spent my whole life by obsessed by the recognition of my peers, disrupted an academic from the Islamabad National University of Sciences, that’s simply laughable!

- I am passionate about mathematical equations, added an Iranian rooted in Teheran. But what are they used for?

- On those days when a dense, brown blanket lies over the city, it’s easy to feel the weight of smog, another said.

- We have to be humble in our approach, continued a scientist from the university of Chongqing.

At that moment, the young fellows passed on. Their faces lighted up with joy, they walked along the street with a firm step. Far from there, the tiān shān North Slope shone over the horizon.

- We no longer have to spend time, concluded the Tashkent professor, spreading out his arms. The burden is a heavy one but it is far from insurmountable if we act in concert as those young persons.

Back in Tianjin, later on, I received hundred of email. From Tachkent, Bishket, Ashgabat, Astana, Chiraz, Istanbul, Taiyuan, Xining and others, working groups emerged in research centers or universities. Unlimited topics on the table: Air pollution, soil pollution, effluents charged with heavy metals, coalmines emission, radioactive nuclear waste, etc. Reflecting my experience, each message was linked to a specific demand. “We would like to know whether you can work on this issue ». For each subject, a deadline was set with a warning. « We can no longer wait to take action. Be aware your part will not delay. This is vital for the world future”. I received also a postcard from a distinguished professor at the university of Achgabat. “We are on the right track! » He wrote. On the back, a camel stands in front of a chemical plant adjacent to the Caspian Sea.

“We are on the way”, this is the motto of “The University Alliance of the Silk Road”. This organization, established in 2015, has the aim of building educational and research collaboration in countries along the Silk Road Economic Belt. “We may not have another chance” warns its constitutive act. Here, the belt road up and running again !

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Máo Zédōng

Posté par ITgium le 18 avril 2017

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Mon commentaire sur Máo Zédōng lequel n’est en rien celui d’un historien, seulement ma perception.

Selon moi, Máo Zédōng est le prototype du chinois, très ancré dans la culture millénaire de la Chine, très attaché à sa culture. Visionnaire, opportuniste et stratège, il cultive les paradoxes.

Cinq points :

(1) Máo Zédōng est un nationaliste (Mínzú zhǔyì zhě).

(1a) Sa position se situe dans la filiation de Sun Zhongshan lequel privilégiait absolument « l’unité nationale ». D’ailleurs, durant ses années au pouvoir, Máo Zédōng  lui sera reconnaissant. Sòng Qìnglíng, la veuve de Sun Zhongshan, est Vice Présidente de la République Populaire de Chine.

(1b) Il faut rappeler que l’unité de la Chine n’était pas du tout acquise au début du XXème siècle en raison, notamment, de la place des Seigneurs de Guerre dans de nombreuses provinces chinoises (jūnfá).

(1c) D’une certaine manière, cette même thèse était défendue par Jiǎng Jièshí, son opposant majeur, notamment, lorsque Sun Zhongshan demande à ce dernier de créer l’Académie militaire de Huangpoa (Huángpŭ Jūnxiào).

(1d) Jiǎng Jièshí et Máo Zédōng militent donc peu ou prou pour la même cause. Ce qui d’ailleurs va les rassembler lors l’occupation Japonaise.

(1e) Même si l’historiographie chinoise ne veut pas toujours l’admettre, Il faut rappeler que l’unité nationale a été facilitée par l’invasion japonaise qui a détruit de nombreuses positions tenues par des Seigneurs de Guerre. Grâce à la destruction de ses contrepoids locaux, lors de l’avènement de la République populaire en 1949, le parti communiste a repris rapidement le pays en mains.

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(2) Máo Zédōng est un communiste (gòng chǎn dǎng yuán).

(2a) Lors du premiers congrès du parti communiste (Zhōngguó Gòngchǎndǎng) en 1921 à Shanghai dans la concession française (fǎzūjiè, rue Huangpi), Máo Zédōng affiche un positionnement classique communiste, de prise du pouvoir par le peuple, dictature du proletariat (zhuān zhèng wú chǎn jiē jí) et de centralisme démocratique (mín zhǔ jí zhōng zhì).

(2b) Avec la consolidation de l’Union Soviétique, cette position va être confirmée et se durcir.

(2c) Toutefois, dès les années 30, Máo Zédōng s’appuie essentiellement sur le monde paysan (dont il est issu) et non pas ouvrier dans la conquête du pouvoir.

(2d) Ce positionnement « communiste dur” explique l’immense retard que prendra la Chine dans les années 50 et 60 pendant lesquelles la consommation de masse ne sera jamais privilégiée sinon rendue impossible.

(3) Máo Zédōng est un dictateur (dú cái zhě).

(3a) Par son intelligence, son charisme, son sens de l’histoire, son art de la guerre, Máo Zédōng domine le parti communiste dès les années 20. Son rôle se renforce durant la Longue Marche (Chángzhēng).

(3b) Une fois aux commandes du pays, son autorité dégénère en pouvoir personnel lequel aboutit au “culte de la personnalité » (gè rén chóng bài).

(3c) L’exercice solitaire du pouvoir aboutit à deux grandes erreurs catastrophiques: le grand bond en avant (Dà yuè jìn) et la révolution culturelle (wúchǎn jiējí wénhuà dàgémìng).

(3d) Máo Zédōng élimine tous ses supposés opposants (Liú Shàoqí, Lin Piao, Péng Déhuái) dont beaucoup ont pourtant porté seulement des « jugements de bon sens » (míng yǎn rén) sur certaines de ses actions (le grand bond en avant et la révolution culturelle). Ce qui affaiblit son régime et favorise le déclin de la Chine dans les années 60.

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(4) Máo Zédōng est un lettré (shì dàfū).

(4a) C’est un aspect souvent oublié de sa personnalité, Mao est un lettré.

(4b) Il connaît très bien l’Histoire et la Culture de la Chine.

(4c) Il est l’auteur d’une poésie très vivante et à l’accent plutôt chaleureux.

(4d) Il est également l’auteur du Petit Livre rouge (Máo Zhǔxí Yǔlù) lequel est un recueil de citations extraites de ses discours.

(5) Máo Zédōng est un bon vivant (yǒu shēng yǒu sè).

(5a) Il aime danser, nager et bien manger.

(5b) Il a de nombreuses épouses, des maitresses (qíng fù).

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The meaning of a photo

Posté par ITgium le 3 avril 2017

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Howard’s tribe

It is now straightforward to take a photograph with a mobile phone, and upload the end product immediately to the web, for anyone to see. It can be achieved with a surprising ease. Hundreds of shots can be taken in quick succession within a few seconds.

Thanks to today’s technology, almost anyone can declare himself a gifted photograph.

Each day, through this twenty-first century machine-gun, thousand of photos hit my wechat or facebook desk. No one can say we are immune of this heavy crossfire.

What kind of meaning should we give a photo when it is posted ?

- Selfies that say a lot about a generation egocentricity, self-absorbed by apathy, vacuity and emptiness;

- Landscape images overused throw it overboard without breaks;

- Conventional and spooky shots of company meeting, graduation ceremony or family gathering

Despite that material bundle, paradoxically, they are very few pictures that have an artistic, historic or societal value.

In the old times, a bygone era, photography was considered as a real and noble art. Each image was subject of a meticulous and untiring work that was a process that took time.

During the second half of the nineteen’s century, Nadar spent an infinite time to carry out the photographic portraits of the celebrities of his time.

“Rather one that one million” exclaimed Henri Cartier-Bresson.

“Taking a picture isn’t a neutral act” stated steadily the writer Anxmandae de Leira.

Howard’s tribe

A couple of years ago, I met Yán Péi Gāng (阎培刚) otherwise known as Howard.

The very first day I met him, he impressed me right away with his physical qualities: tall, muscular, a rugged good look.

Rather than the making of individual portrait, Howard’s work is to bring together people from different background, faiths and cultures, young and old, scholar or wild man, local and international, the majority with many different views.

Shanghai and Beijing as a backdrop, all mankind in a single shot, a split second in the history of time.

In every photograph, comes to our eyes a symphony of colors, loveliest finery of the princes and princesses of the night, the natural and diverse beauty of Chinese women in their traditional dress.

At the same time, each person stands out among the group. No two people are the same. Far away of an idealized image, every one is different from the other, each unique in their personality and spiritual charisma. But each one sheds a particular light on the world.

Howard’s work seems apparently improvised. It isn’t. Like a play, the success of those shots rests on the quality of the script, the staging, the acting and the involvement of the audience.

Carrying its glance beyond the borders, Howard takes special care that each one must find its proper place. He is always extremely painstaking in ensuring that everyone can make a contribution, opening his or her hearts and minds, wishing to create a more harmonious world.

As for me, as a down-to-earth man, one thing I love while gazing at people through a photo is to understand their strangeness, their way of seeing the world and their sheer madness, their taste of love.

Thanks to the Howard’s tribe, I’ve got my share.

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Humanity in the eyes of an orphan

Posté par ITgium le 24 mars 2017

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In my Chinese lifetime, I toured many places, all worthy of consideration. Beyond and above mere professional aspects, sometimes an unexpected human light arises amidst harsh business talks. Sometimes an unforeseen smile crosses the face of an uncompromising interlocutor as there to remind that life is beautiful and everyone is doing his best to ensure that greatness.

Sometimes I feel overwhelmed by a surge of emotion. That is what happened last week.

This very day, I went in the northern part of the Qīngyuǎn prefecture, Guǎngdōng  province. After passing through the city of Yángshān, I reached a countryside ecologically significant and relatively untouched habitat. There, the nature is fascinating, wild and roads are not very frequented. Seen from a distance, the landscape resembles as the Gulling magical scenery. The area is dotted with scattered farmhouses. Behind rolling green hills, suddenly an outlying village appears, a local hamlet. Taiping, its name, is home to one hundred habitants.

Since many years, local authorities provide the basic necessities to the poorest families. They are doing the best to make their lives better. Compared to what I witnessed in Africa, the people didn’t seem too poor. They live in painting stone houses. Their housing spatial organization is well structured: living room, kitchen, rooms, etc. The household is well maintained. The clothes are carefully stored, everything clean.

Despite this, an infinite sadness haunts this place.

Tears are words that need to be written.

Accompanied by local officials, I visited the home of one such family. We entered into their house discreetly with minimal intrusion.

I immediately caught sight of a little girl, a slim silhouette, ten years old. Seated behind a table, she looked at us, her deep gaze. She was silent, hidden and secretive. I was impressed by her freshness and purity but also the strength emanating from her eyes.

She seemed oblivious to our presence.

Nevertheless, one local official asked her a few straightforward questions such as: How are you today? Do you feel well?

She whispered softly that she was well.

“The weather isn’t so good. If you’re cold, we will warm you up,” another official exclaimed.

Once again, she muttered under her breath. Everything was apparently fine but she wasn’t smiling.

“She doesn’t smile much anymore” pointed out the official.

She remained gazing for some minutes. We stayed silent, staring at her piously.

Outside, the sound of birds and the rustle of the wind.

For what seems like an eternity, her presence submerged us. I was shivering in all my limbs. My heart was pounding in my chest.

Then her lips quivered with emotion, she said with exemplary dignity, looking at me.

“I am grateful that you came from so far away.”

Suddenly I saw that tears were flowing down her cheeks.

Her distress resounded as a cry for help, as a sign of genuine humanism. At this moment, since the apparition of the first human being on Earth, all the mankind history glistened in her eyes.

I placed my hand on hers, lightly.

The official waved me to leave the house.

Outside, the sky has been getting really dark and the wind blew forcefully.

The official struggled to find the words to tell her story. “Fate is sometimes cruel, too cruel. She lost both her parents one week ago” he said with a lump in his throat.

Crushed by a deep feeling of sorrow, I began to cry for quite a long time. Big tears shimmered also in the official eyes.

Night was already falling.

I glanced instinctively to the little girl house.

In my heart echoed the phrase: « Go out to the whole world and proclaim that she deserves happiness, ever ».

 

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L’Etat de Droit à la rescousse de l’économie chinoise

Posté par ITgium le 5 décembre 2016

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Longtemps perchée sur de belles hauteurs, la croissance chinoise s’affadit. Malgré une création monétaire abondante et la relance de la consommation intérieure, les résultats sont décevants. Des avis de tempêtes s’annoncent.

Grand pourvoyeur d’emploi, les secteurs de la construction et des produits destinés à l’exportation sont à la peine. D’importantes restructurations se profilent.

Dès lors, l’amélioration drastique de l’environnement s’impose comme l’outil majeur de la relance. Cette orientation fait écho à une exigence croissante en Chine d’un cadre de vie plus sain, purgé des pollutions et des contaminations endémiques.

Contrairement à une idée reçue, l’arsenal des lois de protection de l’environnement est abondant en Chine. Cependant leur application est chancelante, notamment, sur le plan local.Si les consortiums d’Etat remplissent peu ou prou leurs obligations, les acteurs privés, forts de la complicité des autorités locales, ne jouent pas toujours le jeu. Jugées sur des résultats immédiats, ces dernières rechignent à mettre en oeuvre des mesures à l’efficacité économique lointaine. Comme le traitement des dégâts environnementaux est par nature une entreprise de longue haleine, parfois hasardeuse, elles freinent des quatre fers. Par exemple, la dépollution des sols exige de mettre la terre au repos sur de longues périodes. De même, la remise aux normes d’une usine exige souvent son démantèlement. Toutes décisions difficiles à prendre.

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Dans ce contexte, la mise en place d’un véritable Etat de droit s’impose.

Le retour à la Loi, toute la Loi dans toute sa raideur, devrait bousculer les acteurs économiques locaux par trop frileux. Sous la forme de sanctions ou de primes, ces derniers seront condamnés à agir. Pour beaucoup, la reconversion sera délicate mais, au final, les plus clairvoyants relanceront l’activité locale.

Source majeure d’emploi, la régénérescence du bâti en habitat durable devrait favoriser autant l’émergence de startup prometteuses. Déjà très actif, le secteur des énergies renouvelables pourrait s’étendre plus encore.

La poursuite de ces objectifs ne peut être efficace sans un Etat de Droit assumé.

Outre la généralisation de règles de transparence, il doit permettre de contester devant les tribunaux de supposés méfaits. Jusqu’ici réservé aux seules agences gouvernementales, la possibilité offerte maintenant aux ONG d’attaquer en justice les pollueurs ouvre la voie. En admettant que cette disposition s’applique réellement, forte désormais d’une justice équitable, la population retrouvera ce sentiment de confiance lequel a toujours porté les économies vigoureuses.

François de la Chevalerie, entrepreneur à Tianjin

Yinghao Li, chercheur à l’école des Ponts et Chaussée

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Trump Clinton vu par les Chinois

Posté par ITgium le 13 octobre 2016

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J’ai été étonné par le nombre d’amis chinois qui ont posté des images sur le dernier débat des élections présidentielles américaines, certains offrant des commentaires argumentés à l’appui.

Je m’interroge sur le sens de cet intérêt.

J’en cherche les raisons :

Ont-ils regardé ce débat :

- En raison du nombre invraisemblable d’articles sur le sujet, poussés (malgré eux) par une communication envahissante ;

- Pour des raisons anthropologiques afin de mieux connaître l’idiosyncrasie américaine, les dessous inattendus de l’âme américaine ;

- Parce que l’Amérique est supposée dominer le monde ? En conséquence, parce qu’ils s’inquiètent des relations futures entre la Chine et les Etats Unis ;

- Pour une adoration supposée (souvent tenue en silence) des Etats Unis ?

- Parce que le nom ridicule donné en Chine à Trump, “chuan-pu” en amuse plus d’un ;

-  Comme s’ils assistaient à un match de box, applaudissant à chaque coup donné ;

-  Comme s’ils assistaient encore à un soap opéra ;

-  Ou, parce que au final, en fin de fin, ils aiment (sans le dire) la joute démocratique, le débat démocratique et cette idée que le meilleur puisse gagner ?

Ou un curieux mélange de toutes ces raisons.

jùn mǎ tale (François de la Chevalerie)

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The killing of a Chinese man in Paris

Posté par ITgium le 19 septembre 2016

901627-hommage-au-chinois-zhang-chaolin-le-14-aout-2016-a-aubervilliers-pres-de-parisDuring my last visit to Paris, the killing of a Chinese man moved me a lot. Chaolin Zhang was a dressmaker, a man like many others, hard-working, good father and happy to live on Earth. In honor of his memory, this is the context surrounding his death.

Aubervilliers, a Chinese settlement at the edge of Paris

Next to Paris, beyond its ring road, lies the city of Aubervilliers, one of the poorest suburbs of the lighting France capital. High unemployment combined with an endemic poverty is the most pressing issue there.

However, since twenty years, stands proudly a vast Chinese trading platform whose central axis is the avenue Victor Hugo, the author of the “Miserables” that describes the suffering experienced by the people in the early nineteenth century and their will to survive. On either side of the street, a multitude of shops proposes a wide range of products from wholesale lingerie bras, panties, thongs, corsets and nightwear at competitive prices. The shop owners are native Chinese, mainly originate from southern Zhejiang, above all, the city of Wenzhou.

Since the eighties, they have settled in successive waves in the Paris urban agglomeration. Many have chosen to establish their activities in Aubervilliers because of the proximity of Paris. When they landed there, the Victor Hugo avenue was an abandoned and deserted area, full of dilapidated building and ripped factories. People wandered the street hungry and homeless. By that time, drugs were seen to be a major problem and very damaging.

Chinese migrants have revitalized the city

One by one, thanks to an unshakable determination and a time-consuming work, the Wenzhouren have refreshed and rejuvenated the street, re-modeling the shops, upgrading the storefronts. With their hard-earning savings and the support of their family, they gave life back to this city segment.

Over the years, this trade area emerged as one of the most dynamic inside France but also outside, towards Europe and Africa. People from all over the world come and purchase products here and then take them back to their cities, their countries.

This area has become a thriving commercial sector that contrasts with other neighborhoods still poor and often neglected.

This tremendous success caused a stir.

To the astonishment of many, the Victor Hugo avenue was reborn without any subsidies much as happens in France where normally the state plays a key role in the cities renovation.

As hopes are raised for the future of Aubervilliers, hard feelings and bitterness emerged on others communities, mostly from Northern Africa and Sub Sahara. Grudges and old suspicions fueled a somewhat resentment against the Chinese much criticized for their successful achievements and their apparent wealth. Petty jealousy degenerated sometimes into overt racism.

Local authorities odd attitude

Instead of congratulating the Wenzhouren for their amazing work, they showed a surprising discretion. In a normal situation, they would have featured this success as an example of an excellent integration. This time, they kept a low profile.

Crown with laurels-wreaths the Chinese have meant that other ethnic communities have a serious problem. Indeed, the registered unemployment rate is very high among the migrants coming from northern Africa and Sub Sahara around 30% while it is insignificant among the Chinese.While the later make a living from theirs own business, the first ones rely on social assistance and welfare payment.

Fearing to make it obvious this striking contrast, local authorities remained unusually silent. Some have suggested that the Mayor and its team didn’t want to offend them for fear of losing votes on local election.

Moreover, very little have been done to strengthen the relations between the communities.

Clear discriminate violence against the Chinese

Due to the lack of an official constructive approach, prejudices and stereotypes of all kinds spread dangerously. Thus, since many years, Chinese are often victims of violence. Chinese are presumed to carry bundles of money. Petty crime, such as pick pocketing, bag snatching and theft has increased dramatically. The thieves come from the disadvantaged and underprivileged backgrounds of the city, the vast majority from Northern Africa and the Sub-Sahara. If they got caught red-handed, the sanctions are limited or non-existent. Repeat and dangerous offenders are getting sentences that are quite frankly, too lenient. Potential dangers posed by some are not taken seriously into account. The bad guys continue to roam the streets chasing their prey.

Once again, local authorities cast a veil of silence on the origin of the perpetrators of the violence. Likewise, the French anti-racist organizations always quick to speak up against racist attacks are silent on this matter. Furthermore, the French government response appeared slow and mainly unproductive. Does a Chinese deserve less than any other citizen? As a result, the death of Chaolin Zhang.

A growing awareness

Up to now, Chinese were reluctant to answer through the biblical lex talionis, an eye for an eye, a tooth for a tooth. Over the years, protests occurred in particular in the Paris Belleville district where a huge Chinese community works there. But it has never been so far.

This time, this dramatic event gave rise to a new situation. It has created an adverse atmosphere. Some Chinese mention already the idea to set up a militia force to better protect them. Other say, with a catch in her voice, “We were Charlie ! We are Chaolin Zhang !“.

Despite the calls for calm, distrust is on every lip, now deeply engrained. No one dares to look into each other in the eyes. From now on, a hostile and dangerous climate prevailed between the Aubervilliers ethnic communities. Tensions will worsen in the short term.

Before others dreadful events occur, people of good will must take urgently on the challenge to bring back harmony between the people, this time, without ignoring the true, as it is, regardless the susceptibilities, being effective, going straight to the point.

A jùn mǎ tale 俊马 (François de la Chevalerie)

 

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Est ce que toutes les langues se valent ?

Posté par ITgium le 4 juin 2016

de

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Le récit de jun ma

Longtemps, je le pensais.

Puis un jour, j’ai eu pour compagne une jeune femme issue de l’ethnie bouriate, originaire de Oulan Oude en Sibérie.

Chercheuse dans le domaine des matériaux, je l’ai rencontrée à l’université de Tianjin.

Bien que ses traits physiques la rapprochent des Han, son tempérament était à l’opposé de celui des chinoises. Plus directe, peu conformiste. Surtout, elle manifestait un notable mépris pour les biens matériels.

Notre relation s’étoffant, elle m’enseigna des rudiments de la langue bouriate.

C’est ainsi que je réalisais à quel point cette langue est bien plus qu’une langue mais une invitation à la cosmologie.

Ainsi, lorsque un bouriate dit le mot ciel, il rajoute l’infini. Quand il dit l’infini, il complète avec l’invraisemblable et ainsi de suite. Jamais isolés, les mots s’inscrivent dans un récit qui décrit l’histoire de l’univers depuis le début des temps.

Ils n’existent pas autrement. Jamais, du moins, dans leur petitesse quotidienne.

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Dès lors, il m’était impossible d’évoquer le temps – qu’il fût beau ou saumâtre – donc le ciel sans discourir deux heures durant sur l’univers.

Comme je me montrais mauvais élève, Madame prit le large.

Dans la tradition bouriate, toute rupture doit être sobre et brutale.

Celui qui rompt quitte les lieux du jour au lendemain en laissant seulement sur un coin de table un bout de papier.

Sur celui-ci, un seul mot suffit à décrire la raison de l’échec.

Dans mon cas, c’était entendu, je n’avais rien compris à « son ciel », le mien étant par trop prosaïque, pullulant de nuages, chahuté par d’incessantes averses.

François de la Chevalerie

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